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Mémoire, coopération : les annonces de Tebboune et Macron à Alger

Mémoire, coopération : les annonces de Tebboune et Macron à Alger

[Crédits : présidence de la République]

Le président français Emmanuel Macron a entamé ce jeudi 25 août une visite de trois jours en Algérie avec des entretiens avec le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

De nombreux sujets ont été abordés par les deux présidents : mémoire, coopération, mobilité, jeunesse, coopération économique…

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« Les discussions que nous avons eues dans la transparence habituelle montrent la particularité, la profondeur et la diversité des relations entre les deux pays qui touchent à l’ensemble des domaines, de la mémoire en passant par la coopération technique et économique jusqu’au dialogue et la coordination sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun », a résumé le président Tebboune dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec Emmanuel Macron.

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Abdelmadjid Tebboune a indiqué qu’il a évoqué avec le président Macron « tous les sujets de coopération bilatérale et les moyens de la renforcer dans l’intérêt commun de nos deux pays. »

Il a parlé de la mise en place d’un « partenariat stratégique exceptionnel » entre l’Algérie et la France.

« Partenariat stratégique exceptionnel »

« Nous avons convenu d’intensifier les efforts pour développer nos relations selon des actions pratiques étudiées et un calendrier fixe pour réactiver les outils de coopération (…), notamment le CIHN, le Cofema et le dialogue stratégique Algérie – France ainsi que l’intensification des visites des responsables des deux pays à tous les niveaux, de développer la coopération technologique et culturelle et de renforcer des échanges économiques entre les deux pays », a ajouté le président algérien.

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En outre, les deux présidents ont parlé de la situation en Libye, au Mali, au Sahara et au Sahara occidental qui « nécessite des efforts pour concrétiser la stabilité dans la région », selon Abdelmadjid Tebboune.

Prenant la parole, le président Macron a réitéré ses condoléances au président Tebboune et au peuple algérien concernant les incendies qui ont endeuillé mercredi l’Algérie. « Vous savez pouvoir compter sur la solidarité de la France », a-t-il dit. Ensuite, il est entré dans le vif du sujet en abordant d’emblée la question de la mémoire qui empoisonne les relations entre les deux pays.

« Mais nous avons une responsabilité, c’est de construire notre avenir »

« Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux et il a pu parfois comme nous empêcher de regarder l’avenir », a-t-il dit, en estimant que l’Algérie et la France ont une occasion unique pour régler ce différend.

« Je crois pouvoir dire que notre volonté, le travail que nous conduisons depuis cinq ans en France mais aussi les dialogues permanents que nous avons eus l’un et l’autre m’ont à chaque fois conforté dans l’idée que nous vivons un moment unique que j’espère doit nous permettre de regarder en face ce passé avec beaucoup d’humilité, de volonté de vérité, de mémoire et d’histoire », a développé M. Macron.

Le président français a tenu à préciser qu’il  ne s’agissait pas de « se débarrasser de ce passé, parce que c’est impossible. »

« Ce sont des vies, ce sont nos histoires (…) Nous en avons longuement parlé et nous avons demandé à nos ministres de finaliser à la fin de cette visite l’écriture exacte de ce que nous avons acté », a ajouté le président français qui a annoncé un premier accord avec son homologue algérien.

« (…) nous avons déjà décidé que nous mandaterions une commission d’historiens » pour faire le travail sur la mémoire. Il accepte ainsi la proposition faite par le président Abdelmadjid Tebboune à l’historien Benjamin Stora qu’il a reçu lors de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance nationale, de revenir à « un travail commun » qui inclurait toute la période de la colonisation et non plus seulement la guerre d’Algérie.

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« Ouvrons nos archives et permettons de regarder l’ensemble de cette période historique qui est déterminante pour nous, du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabous, avec une volonté de travail libre, historique d’accès complet à nos archives de part et d’autre et une volonté de mener cette œuvre de reconnaissance », a-t-il expliqué.

Pour lui, « c’est un élément extrêmement important, parce que nous voulons bâtir l’avenir. » « Le passé, nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons, c’est un bloc. Il faut le regarder, le reconnaître. Mais nous avons une responsabilité, c’est de construire notre avenir. C’est l’un des objectifs essentiels de ce voyage », a encore plaidé le président Emmanuel Macron.

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