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Migrants subsahariens : des scènes choquantes à Melilla

Migrants subsahariens : des scènes choquantes à Melilla

Des scènes choquantes ont eu lieu ce vendredi à Melilla. De nombreux migrants subsahariens ont trouvé la mort en essayant d’entrer massivement dans cette enclave espagnole située au nord du Maroc.

Les relations entre le Maroc et l’Espagne ne sont plus ce qu’elles étaient en mai 2021 et l’attitude des forces de l’ordre marocaines vis-à-vis des migrants qui tentent de forcer le passage vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla diffère également.

Vendredi 24 juin, une tentative de quelque 2000 migrants subsahariens de passer à Melilla s’est terminée dans un bain de sang. Selon les autorités marocaines, au moins 18 migrants ont trouvé la mort et des dizaines d’autres blessés.

Il y aurait aussi 140 blessés dans les rangs des forces de l’ordre marocaines. Les autorités de Melilla ont aussi fait part de 49 blessés parmi les agents espagnols.

Les autorités marocaines ont dénoncé « un assaut marqué par l’usage de méthodes très violentes de la part des migrants », indiquant que les victimes ont trouvé la mort dans « des bousculades et en chutant de la clôture de fer ». Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a lui aussi dénoncé un « assaut violent » fomenté par des « mafias qui font du trafic d’êtres humains ».

Mais des images diffusées notamment par l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) montrent une réaction disproportionnée de la police marocaine. Les migrants arrêtés après l’assaut ont été entassés par terre les uns sur les autres. Les images, ainsi que le nombre élevé de victimes ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

Chantage

En mai 2021, environ 10 000 migrants ont réussi à entrer avec une facilité déconcertante dans l’autre enclave espagnole de Ceuta. Les observateurs avaient pointé du doigt un chantage migratoire exercé par Rabat sur Madrid pour infléchir sa position sur la question du Sahara occidental.

Un mois auparavant, la crise entre les deux pays avait atteint son paroxysme suite à l’hospitalisation en Espagne du chef du Polisario Brahim Ghali.

En mars dernier, quelque 2000 migrants ont pris d’assaut l’enclave de Melilla. C’était juste avant l’annonce de la réconciliation entre les deux pays, le 18 mars, avec l’appui apporté par le gouvernement espagnol au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental occupé.

Entre autres motifs avancés par Pedro Sanchez pour expliquer ce revirement historique dans la position de l’Espagne, la volonté de s’assurer la coopération de Rabat sur la question migratoire.

La décision a provoqué une grave crise entre Madrid et Alger, cette dernière ayant notamment procédé le 8 juillet dernier à la suspension du traité d’amitié de bon voisinage et de coopération signé avec l’Espagne en 2002, en sus d’autres restrictions d’ordre économique.

L’Algérie est un partenaire économique important pour l’Espagne qui lui vendait avant la crise sanitaire de covid-19 pour 3 milliards de dollars de marchandises, et surtout son principal fournisseur de gaz (45 % de ses besoins).

Mais il semble que c’est la question migratoire qui a pesé dans la balance, l’essentiel des migrants qui atteignent les côtes espagnoles ou ses enclaves provenant du Maroc. Avec ce que ses forces de l’ordre ont fait ce vendredi aux migrants à Melilla, le Maroc est en passe de remplir sa part du contrat.

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