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Normalisation avec Israël : la Tunisie va-t-elle suivre la voie du Maroc ?

Normalisation avec Israël : la Tunisie va-t-elle suivre la voie du Maroc ?

Après la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, la Tunisie deviendra-t-elle le prochain pays à normaliser ses relations diplomatiques avec Israël ?

C’est ce que croit savoir le proéminent journal américain The New York Times, qui rapporte dans son édition de dimanche 20 décembre que la Tunisie pourrait devenir le prochain État à s’ajouter à la liste des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël.

« Des responsables au fait des efforts de l’administration [du président sortant Donald Trump] ont déclaré qu’Oman et la Tunisie pourraient être les prochains États à suivre, et que le réchauffement [diplomatique] pourrait être étendu aux pays d’Asie et d’Afrique subsaharienne même après le départ de M. Trump en janvier », rapporte le New York Times.

Très rapidement, le gouvernement tunisien a sans surprise démenti l’information faisant état d’une éventuelle normalisation diplomatique avec « l’entité sioniste ».

Le ministère des Affaires étrangères tunisien affirme notamment que l’information est « infondée », réitérant son « intention à ne participer à aucune initiative qui viole les droits légitimes du peuple frère palestinien ».

« Alors que la Tunisie respecte les positions souveraines des autres pays, elle affirme que sa position est fondée sur des principes et que les changements sur la scène internationale ne l’affecteront jamais », indique le communiqué de la diplomatie tunisienne, cité par l’agence Reuters.

| Lire aussi : La passionnante histoire des relations entre le Maroc et Israël

La position du ministère des Affaires étrangères tunisien rejoint celle exprimée quelques jours plus tôt par le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi. Ce dernier a affirmé lundi dernier qu’une normalisation entre la Tunisie et Israël n’était « pas une question à l’ordre du jour ». Cela signifie-t-il que ça pourrait changer ?

« Pour la Tunisie, ce n’est pas une question à l’ordre du jour », a fait savoir le Premier ministre tunisien dans un entretien à France 24, ajoutant que chaque pays possède « sa réalité, sa vérité, et chaque pays a sa diplomatie qu’il considère être la meilleure pour son peuple. »

L’exemple du Maroc

Le démenti de la Tunisie, qui avait noué une relation diplomatique en 1996 avec Israël avec l’ouverture de bureaux de liaison dans les deux pays avant d’être fermés en 2000, n’est cependant pas sans rappeler ceux d’un autre pays qui avait nié toute éventualité d’une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël, en l’occurrence le Maroc. On connait la suite.

En août 2020, le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Otmani démentait les informations faisant état d’une normalisation imminente des relations entre le Maroc et Israël.

« Nous refusons toute normalisation avec l’entité sioniste parce que cela l’encouragerait à aller plus loin dans la violation des droits du peuple palestinien », déclarait M. El Otmani, cité par i24News.

Moins de quatre mois plus tard, le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occupé.

Le départ du président américain sortant Donald Trump ne devrait quant à lui pas changer grand-chose dans les efforts des Etats-Unis visant à étendre la liste des pays arabes normalisant leurs relations avec Israël.

Normalisation : Biden va poursuivre

Cet aspect de la politique étrangère du président Trump est d’ailleurs l’un des seuls que le président élu Joe Biden s’est engagé à poursuivre après son investiture, rapporte le média américain Axios.

« La normalisation des relations est quelque chose que Biden a clairement indiqué pendant la campagne qu’il soutient. Il a dit qu’il allait faire avancer les choses et qu’il essaierait d’amener d’autres États arabes à faire la même chose », a indiqué Dan Shapiro, ancien ambassadeur des Etats-Unis durant le mandat de Barack Obama, où Joe Biden siégeait en tant que vice-président.

« C’est peut-être la seule initiative de politique étrangère de Trump sur laquelle Biden a eu quelque chose de positif à dire », a souligné pour sa part un conseiller de Joe Biden, cité par la même source.

En effet, le nouveau président américain avait réagi à l’annonce de la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis en les qualifiant d’« étape historique ».

Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Tony Blinken, a également affirmé durant la campagne présidentielle que l’administration Biden tenterait de poursuivre la normalisation entre Israël et les États arabes.

« D’après ce que nous avons entendu jusqu’à présent de la nouvelle administration Biden, nous pensons qu’elle soutiendra les accords d’Abraham », a fait savoir le chef de la diplomatie israélienne, Gabi Ashkenazi.

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