Politique

Ould Abbas a-t-il le droit de remanier le Bureau politique du FLN ?

Djamel Ould Abbas, secrétaire général du FLN, a profondément remanié le Bureau politique du parti hier en se séparant de 15 de ses membres. 24 heures après cette décision spectaculaire, aucune contestation n’a officiellement pris forme. Ould Abbas a-t-il pour autant gagné cette énième bataille au sein du FLN ?

Sur la forme, la décision du chef du FLN n’est pas tout à fait illégale. Le Règlement intérieur et les statuts du parti revus lors du dernier congrès tenu en 2015 donnent de larges prérogatives au SG du parti, notamment celle de nommer les membres du Bureau politique.

En effet, l’article 41 du statut du parti stipule : « Le Bureau politique est l’instance exécutive et centrale. Ces membres sont responsables devant le Secrétaire général d’une façon individuelle et devant le Comité central d’une façon générale ».

L’article 42 du même texte souligne : « La liste des membres du Bureau politique est validée par le Comité central sur proposition du SG du parti ». Quant à l’article 12 du règlement intérieur, il octroie au SG le droit « de fixer la mission de chacun des membres du BP ».

Par contre, ni le règlement intérieur ni le statut du parti ne fixent le mandat du BP. C’est cette brèche qui semble avoir été exploitée par Ould Abbas.

Mais pour être officielle, la liste d’Ould Abbas doit être validée par le Comité central. Et c’est justement à ce niveau que les contestataires pourraient intervenir. Mais là aussi ils doivent patienter : Ould Abbas n’est pas pressé de convoquer cette réunion. Il avait annoncé plusieurs dates sans pour autant les respecter.

Mais le patron du FLN, il en est conscient, est assis sur une chaise éjectable. Cela nous renvoie aux circonstances de sa nomination à la tête du parti. Le FLN a transgressé l’article 9 de son règlement intérieur qui prévoit « qu’en cas de vacance du poste du SG, la direction est confiée au membre du CC le plus âgé en attendant la convocation d’une réunion extraordinaire du comité central dans un délai ne dépassant pas les 30 jours, et ce pour élire le nouveau SG ». Cela n’a pas été fait. Le CC du FLN ne s’est pas réuni depuis l’arrivée d’Ould Abbas. Une faille susceptible d’être utilisée par ses opposants.

Les cadres de l’ex-parti unique restent dans l’expectative en l‘absence d’un feu vert de la présidence. Un flou qui fait jusqu’à présent les affaires d’Ould Abbas qui exclut tour à tour ses opposants.

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