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Perspectives sombres pour la demande pétrolière mondiale en 2020

Perspectives sombres pour la demande pétrolière mondiale en 2020

La demande pétrolière mondiale connaîtra une chute plus importante qu’anticipée en 2020 à cause de la pandémie du coronavirus, tandis que les prévisions s’assombrissent pour une reprise l’an prochain.

C’est ce qu’indiquent coup sur coup deux rapports publiés par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cités par Reuters et Bloomberg.

L’Opep prévoit ainsi que la demande pétrolière mondiale chutera de 9,06 millions de barils par jour cette année. Une précédente prévision établie en juillet par le cartel pétrolier faisait état d’une chute moins importante de 8,95 millions de barils journaliers.

Les cours du pétrole s’étaient effondrés lorsque la pandémie du coronavirus a paralysé le transport aérien et maritime mondial, et provoqué un quasi-arrêt de l’activité économique mondiale.

Bien que plusieurs pays aient assoupli les mesures de restriction décidées pour lutter contre la pandémie, permettant à la demande pétrolière de se relever quelque peu, les craintes de nouvelles flambées épidémiques ont entravé une réelle reprise des prix de l’or noir. Une situation que l’Opep prévoit de voir se perdurer.

En parallèle, le cartel a maintenu sa prévision selon laquelle la demande de pétrole rebondirait de 7 millions de barils journaliers en 2021 mais a souligné que les perspectives étaient soumises à de grandes incertitudes qui pourraient entraîner « un impact négatif sur la consommation de pétrole », telles que la demande du trafic aérien, des voitures plus économiques en carburant et une plus grande concurrence d’autres types de carburants.

Le rapport de l’Opep n’est pas le seul à présenter des perspectives sombres pour la demande pétrolière mondiale. C’est le cas également de celui de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a baissé ses prévisions sur la demande pétrolière mondiale dans un contexte où le trafic aérien souffre encore plus que prévu de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus.

L’AIE a ainsi réduit ses estimations pour presque tous les trimestres jusqu’à la fin de l’année 2021, le second semestre de l’année en cours subissant la baisse de prévision la plus importante. Le trafic aérien est resté deux tiers inférieur à son niveau de l’année dernière en juillet,  supposé être le pic en raison des  vacances, a fait savoir l’agence dans son rapport.

« Les perspectives de demande de carburant d’avion se sont détériorées ces dernières semaines alors que le coronavirus s’est propagé plus largement », a indiqué l’AIE.

Dans ce cadre, les marchés internationaux devraient se contracter durant le reste de l’année, prévoit l’agence internationale de l’énergie, alors que la consommation se relève de sa chute vertigineuse provoquée par la pandémie et que l’Arabie saoudite et les autres pays de l’Opep+ continuent de garder le contrôle sur leur production.

L’AIE a dans ce contexte réduit les estimations de la demande mondiale pour les deux derniers trimestres de l’année 2020 à hauteur d’un demi-million de barils par jour, prévoyant une consommation moyenne de 95,25 millions de barils par jour au cours de cette période.

L’AIE a également revu ses prévisions à la hausse pour l’offre pétrolière en dehors de l’Opep au second semestre d’environ un demi-million de barils par jour, avec la reprise par les États-Unis et le Canada de la production interrompue, notamment le schiste.

En conséquence, le marché ne se resserrera pas pendant le reste de l’année autant que prévu mais il continuera de se resserrer, prévoit l’AIE.

Ce jeudi, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le pétrole algérien, était côté à 45,28 dollars à 12h10 (11h10 GMT), quasiment au même niveau de clôture hier mercredi.

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