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Pétrole : le FMI prévoit un baril à moins de 45 dollars jusqu’en 2023

Pétrole : le FMI prévoit un baril à moins de 45 dollars jusqu’en 2023

Selon le Fonds monétaire international (FMI), les perspectives pour les économies de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ne sont pas reluisantes, notamment pour les pays exportateurs de pétrole.

Un rapport de l’institution, publié ce mardi, prévoit un prix du baril inférieur à 45 dollars jusqu’en 2023, soit 25% de moins que son prix moyen de l’année dernière.

De mi-janvier à fin mars, les prix du pétrole ont chuté de 65% et ceux du gaz naturel de 38%, selon le rapport. « La détérioration rapide des perspectives économiques mondiales due à la propagation de l’épidémie, et la rupture de l’accord entre pays producteurs de pétrole ont pesé lourdement sur les prix des matières premières », souligne le Fonds.

Le rapport a été néanmoins élaboré avant un nouvel accord, finalement conclu dimanche, entre membres de l’Opep et autres pays pétroliers pour réduire la production de près de 10 millions de barils par jour, afin de soutenir les prix et faire face à la chute de la demande.

Pour l’exercice 2020, l’économie de la région Mena devrait se contracter de 3,3% en 2020, à cause du Covid-19 mais aussi de la chute des prix du pétrole, soit sa plus faible performance économique depuis plus de quatre décennies, selon le FMI. En 1978, elle avait connu une contraction de 4,7%, selon les données de la Banque mondiale.

La crise financière mondiale de 2008-2009 n’avait pas entraîné de récession au niveau de la région, qui avait alors au contraire connu une légère croissance. Outre la chute des prix du pétrole, la pandémie de Covid-19 a elle aussi un impact économique négatif sur les pays arabes, qui ont signalé plus de 20.000 cas de contamination et plus de 700 décès. Pour empêcher la propagation de la maladie, ils ont pris des mesures draconiennes, fermant des frontières, imposant des couvre-feux et isolant des régions entières.

Et des années de conflits sanglants dans des pays comme la Syrie, le Yémen, l’Irak et la Libye pèsent également sur ces économies. « Ces développements devraient peser lourdement sur les exportateurs de pétrole », relève le FMI, soulignant que la baisse des prix du baril profitera aux pays importateurs de pétrole. Première de la région, l’économie saoudienne a connu une croissance de seulement 0,3% en 2019, et devrait se contracter de 2,3% cette année, selon le FMI.

L’économie des Émirats arabes unis devrait connaître une contraction de 3,5% et celle du Qatar de 4,3%. Deuxième de la région Mena, l’économie de l’Iran, pays parmi les plus touchés au monde par la pandémie, devrait se contracter de 6,0% en 2020. En 2018 et 2019, elle avait reculé de 3,6% et de 7,6%, respectivement.

Au Liban, pays en défaut de paiement, l’économie devrait connaître une contraction massive de 12%, tandis que l’Irak, deuxième producteur de l’Opep, devrait être en territoire négatif avec -4,7%.

Seule l’Égypte devrait rester dans le vert avec une croissance de 2%, bien inférieure aux 6% prévus avant que le coronavirus ne frappe. Le FMI a tenu à souligner que ses prévisions de croissance sont « extrêmement incertaines » car les retombées économiques de la pandémie dépendent de facteurs difficiles à prévoir.

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