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Portrait. Halima Souad Kaddour, la musique dans le sang

Portrait. Halima Souad Kaddour, la musique dans le sang

Halima Souad Kaddour a la musique dans le sang. Artiste autodidacte, elle apprend à jouer du luth et compose sa première chanson à l’âge de douze ans.

Férue de la chanson algérienne des années 70 et 80, elle écoute en boucle les tubes de Nora, Seloua, Rabah Deriassa, Ali Maâchi…

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Son premier album est en préparation. Premiers singles ‘Ana Djazairi’, ‘Ana Horra, « Les tambours de l’amour » déjà diffusés sur Youtube. Thèmes de prédilection : liberté de la femme, paix dans le monde, amour, fraternité…

Halima Souad Kaddour est licenciée en bibliothéconomie et sciences documentaires. Elle travaille actuellement comme  médiathécaire à l’Institut français d’Oran. Parallèlement, elle poursuit une carrière de chanteuse.

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Halima Souad Kaddour a poussé son premier cri à Béchar le 2 septembre 1973. En 1986, elle déménage avec sa famille dans la ville d’Oran où elle vit jusqu’à ce jour.



Issue d’un milieu de mélomanes

 

L’interprète de « Ana Horra » a baigné dans un milieu musical. « Ma mère, originaire de Tlemcen, écoutait beaucoup de musique andalouse », confie-t-elle. « Mais pas seulement puisque la maison résonnait de chansons algériennes et marocaines. A 10 ans, je connaissais par cœur les tubes Nora Seloua,  Latifa Raafat et Naima Samih. Cette musique coulait dans mes veines et m’habitait entièrement ».

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Lorsque Halima Souad décroche son examen de 6e, son père lui offre un ‘oud’ (luth). « Mon oncle paternel en jouait déjà pour le plaisir. Ce cadeau m’a comblée de bonheur.  Deux jours plus tard,  je le maitrisais comme une ‘pro’ au grand étonnement de mon entourage ».

A douze ans, la graine d’artiste compose sa première chanson intitulée  ‘Min awel naadra’ (au premier regard).

 

Barrière familiale

 

Dès son plus jeune âge, la jeune pousse exprime le désir de prendre des cours de musique mais son père s’y oppose catégoriquement. « Issu d’un milieu conservateur, il n’acceptait pas l’idée que sa fille embrasse une carrière d’artiste », explique-t-elle.

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Toutefois, Halima Souad parvient à vivre sa passion en animant des fêtes durant sa scolarité. « Au collège, au lycée puis à l’université, je montais sur scène pour jouer du luth et pousser la chansonnette.  Mais mon rêve de me produire devant un vrai public se heurtait à l’interdiction de mon père ».

Après son mariage en 2002, Halima Souad continue à composer des chansons. L’occasion lui sera donnée d’aller enfin  à la rencontre du public, sur une vraie scène en 2007. « C’était  à l’Institut  Culturel d’Oran (ex-CCF), à l’occasion de la commémoration de la chanson algérienne et arabe. J’ai eu l’honneur  de reprendre des morceaux d’Oum Kheltoum, Nora, Seloua, Naama Samih, Blaoui El Houari… ».

En 2009 et 2010, la chanteuse participe à des tournées en France. « Un hommage à Kateb Yacine et Jean Sénac,  à travers les lectures poétiques et musicales de leurs œuvres ».

 

Le chemin des studios

 

 Halima Souad prend des cours de musique afin de compléter ses connaissances.  En 2015, elle participe au Festival de la chanson oranaise. « Pour cette occasion, j’ai composé une chanson intitulée ‘El Amel’  (l’espoir) que j’interprétais pour la première fois. »

La décision de produire un album est prise. «  En 2019, j’ai pris le chemin des studios pour commencer les enregistrements grâce à une subvention de l’ONDA. Il faut savoir que la location d’un studio est très onéreuse. Pour quelques heures d’enregistrement,  il faut compter entre 150 000 et 200 000 dinars algériens, sans compter les  frais d’hébergement puisque ce travail s’effectue dans la capitale ».

 

« Les tambours de l’amour »

 

Sur les quinze morceaux déjà prêts, trois chansons  seulement ont été enregistrées dont une en français sur une idée de son parolier et manager Smatti Koraïbaa. « C’est une chanson pour la paix dans le monde. Elle s’intitule ‘Les tambours de  l’amour’ ». 

Après les incendies de l’été 2021 en Algérie et l’assassinat du jeune Djamel Bensmail à Tizi Ouzou qui a failli plonger le pays dans l’irréparable,  Halima Souad compose un morceau qu’elle intitule ‘Ana Djazari’ (Je suis algérienne) (sorti en septembre 2021). La chanson est largement partagée sur les réseaux sociaux. 

 

 

Mère de trois enfants,  Halima  Souad Kaddour  espère voir sa carrière de chanteuse décoller. Elle envisage de chanter dans d’autres langues comme l’espagnol par exemple. Actuellement, elle travaille sur un projet artistique et créatif, en hommage à l’écrivain  Kateb Yacine, la sociologue Fatima Mernissi et  les poètes Ibn Arabi et Al Halladj.

« Le métier de chanteur ne nourrit pas son homme en Algérie », reconnaît l’artiste. « Il est très difficile de vivre de sa passion. Seuls les chanteurs qui animent des fêtes de mariage et des soirées privées s’en sortent ». Halima Soraya Kaddour espère parvenir à sortir son tout premier album actuellement en chantier.

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