Politique

Présidentielle : nouveaux messages énigmatiques de Ould Abbès

Les patrons du FLN et de TAJ se sont rencontrés ce mardi matin au siège du parti majoritaire à Alger. Sans surprise, Djamel Ould Abbès et Amar Ghoul ont réitéré leur appel au président Abdelaziz Bouteflika pour « poursuivre son œuvre ». Comprendre : briguer un cinquième mandat en 2017.

Si le président de TAJ s’est contenté de souligner la convergence de vues avec son vis-à-vis concernant la question du cinquième mandat, le SG du FLN, lui, a apporté en conférence de presse de nouveaux éléments de langage à son discours, lançant des messages pour le moins énigmatiques. Ould Abbès a d’abord parlé d’occasion de passer le relais à la « nouvelle génération », sans bien entendu préciser si cela se fera avant ou à l’issue du prochain mandat.

« 2019, ce n’est qu’une échéance, une élection présidentielle. Mais ce que nous faisons maintenant est basé sur les acquis de vingt ans de réalisations. C’est la préparation de l’avenir. 2019 c’est le visa pour l’avenir. Un visa pour l’avenir des générations montantes pour que la génération du 1er novembre passe le flambeau à la nouvelle génération », lance-t-il.

« Cette nouvelle étape nous permettra de préparer l’avenir pour les jeunes générations, nous ne pensons pas à faire élire tel ou tel », ajoute le chef du FLN qui évoque de nouveau la feuille de route élaborée avec Oxford Business Group : « Le président a une nouvelle vision et j’ai ici un document, une feuille de route 2020-2030 élaborée avec Oxford Business Group et évoquant tous les aspects, l’agriculture, l’enseignement supérieur, l’économie… Nous allons la rendre publique prochainement, c’est une encyclopédie. »

Interrogé sur le sens de ces rencontres bilatérales entre les soutiens traditionnels du président, Ould Abbès a répondu qu’elles constituaient en « une opération tout ce qu’il y a de plus normal », avant de lancer ce message sibyllin : « Nous ne laissons pas les gens jouer avec le devenir de la nation, nous sommes des sentinelles, nous sommes vigilants. Quand je parle de vigilance, chaque institution est respectable et le FLN est une institution de l’État, c’est la colonne vertébrale de l’État, c’est lui qui a fourni les cadres, qui a édifié l’État, mais il se considère comme un parti politique comme les autres. »

Djamel Ould Abbès a aussi réaffirmé, même s’il ne le dit pas directement, que le président sortant n’a encore rien décidé. « Tous les Algériens demandent au président Bouteflika de se représenter et nous ne faisons que traduire cette volonté. Quant aux autres partis, ils sont les bienvenus. Nous avons rencontré 15 ou 16 partis et organisations, on n’a pas le monopole du nationalisme ou du président. Et lorsqu’il se représentera, inchallah, inchallah, inchallah en 2019, il sera le président de tous les Algériens. »

Interpellé sur la hausse des prix des viandes blanches et rouges, Ould Abbès a répondu en faisant curieusement allusion à l’affaire Kamel El Bouchi : « Je suis végétarien, ne m’interrogez pas sur la viande, notamment la viande congelée importée de certains pays.»

De son côté, le président de TAJ a affirmé que son parti est déjà en campagne électorale, assurant qu’il n’a reçu aucune « instruction » pour apporter son soutien au président Abdelaziz Bouteflika. « Nous le disons avec beaucoup de fierté, nous somme en route, nous sommes en campagne électorale. Notre ligne et notre action sont claires. Nous n’attendons pas les instructions d’en haut. En tant que partis souverains, nous avons choisi cette option en toute conviction. Pour ceux qui nous reprochent d’avoir entamé la campagne dès maintenant, je rappelle que l’opposition est en campagne depuis 2014 », a rétorqué Amar Ghoul.

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