Économie

Procédure d’arbitrage contre Sonatrach en Espagne

Le groupe espagnol Villar Mir (GVM) a lancé une procédure d’arbitrage à la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce international (CCI) de Paris.

Le groupe espagnol demande à Sonatrach d’honorer l’accord d’achat des 49 % que la holding espagnole détient dans l’entreprise Fertial, entreprise spécialisée dans la production d’engrais et d’ammoniac qui opère en Algérie, rapporte ce mercredi 28 avril le journal spécialisé El Economista.

Le groupe présidé par Juan Miguel Villar Mir a pris cette décision après deux ans de blocus de la part de Sonatrach, qui détient par le biais de sa filiale Asmidal  34 % de Fertial. Selon les derniers comptes annuels de la holding familiale, 49 % de Fertial représentent une valeur de 129,1 millions d’euros, soit plus de 20 millions d’euros de dividendes impayés.

Le groupe Villar Mir et ETRHB Haddad, le troisième actionnaire de Fertial avec 17 % du capital, ont convenu en mars 2019 de vendre leurs parts (66 %) à Asmidal. Cependant, la filiale de Sonatrach n’a pas exécuté l’achat depuis, ce qui a conduit la société espagnole à recourir à l’arbitrage international.

Une retombée de la règle 51/49

Cependant, la holding des Villar Mir, qui compte parmi ses participations Ferroglobe, OHL, Inmobiliaria Espacio, VM Energía ou Fertial elle-même, reste à la recherche d’un accord avec le gouvernement algérien pour débloquer la situation.

Le non-respect de l’accord par Asmidal a été prolongé dans un contexte marqué par un contexte politique particulier en Algérie. Le refus d’Asmidal d’assumer le pacte de 2019 a même affecté l’activité de Fertial, avec des blocages dans la production qui ont détérioré ses chiffres d’affaires. En outre, les déboires judiciaires du propriétaire de l’ETRHB Haddad, Ali Haddad, condamné à 12 ans de prison pour trafic d’influence, ont également affecté la transaction.

Le Grupo Villar Mir et Asmidal ont créé Fertial en 2005, avec une participation de 66 % et 34 %, respectivement. Par la suite, en 2016, les autorités algériennes ont contraint la société espagnole à se diluer en dessous de 50 % -jusqu’à 49 %-, à la faveur de la règle 51/49. Une procédure qui a permis au groupe ETRHB d’acquérir 17 % des actions. Fertial emploie 1035 personnes actuellement. La société possède deux usines en Algérie, une à Annaba et une autre à Arzew (Oran), avec une production de 1,68 million de tonnes d’engrais et 900 000 tonnes d’ammoniac.

La famille Villar Mir vise à réduire ses dettes. C’est dans le ce cadre qu’elle veut accélérer la vente de Fertial.

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