Société

Propriétaire de logements insalubres : un médecin algérien sanctionné en France

La chambre disciplinaire nationale française de l’ordre des médecins vient de signifier à un praticien algérien une interdiction d’exercer pendant six mois en France. « Propriétaire de deux logements insalubres au 32, boulevard Marcel-Sembat à Saint-Denis, le praticien est resté sourd pendant six ans aux injonctions de la mairie et du préfet de réaliser des travaux dans ses logements insalubres et de régler un gros arriéré de charges », explique le quotidien Le Parisien ce lundi 23 juillet.

Selon le journal, le médecin gérait deux SCI (Sociétés civiles immobilières) et refusait de s’acquitter des charges de copropriété et de remédier à l’insalubrité. « Nous avons été contraints de nous substituer financièrement à lui pour réaliser les travaux indispensables à la sécurité des biens et des personnes », a confié au journal le député Stéphane Peu, ancien responsable de l’urbanisme à la mairie de Saint-Denis (Nord de Paris).

Le médecin était aussi mauvais payeur. Sa dette de charges serait de 160 000 euros. Contacté par Le Parisien, il a expliqué que les faits qui lui sont reprochés ne constituent « ni un manquement au respect du principe de moralité, ni des actes de nature à déconsidérer sa profession». Deux raisons qui peuvent justifier l’interdiction d’exercice pour un médecin.

Un laboratoire « ultramoderne » à Maghnia

Fin 2015, le médecin a réglé 84 694 euros, en retard de paiement. D’après la même source, le médecin serait à la tête d’un petit empire immobilier, comptant au moins 28 logements. « Un patrimoine très lucratif puisqu’il dégage un rendement de 20 % par an », souligne le journal qui rappelle qu’en août 2017, le quotidien algérien El Watan, a consacré un article au médecin évoquant un investissement dans un laboratoire d’analyses médicales dans l’ouest du pays.

El Watan a rapporté que le docteur A.F, diplômé de l’Institut des sciences médicales d’Oran, a étudié à la faculté de médecine de Paris V où il a obtenu un diplôme interuniversitaire de spécialisation en 1990.

Après avoir exercé à l’hôpital Bichat et dans des laboratoires privés, le médecin est, selon El Watan, rentré à Maghnia, sa ville natale, pour ouvrir un laboratoire d’analyses médicales, « ultramoderne, avec du matériel high tech made in Germany et France ».

« Je travaillais en France, mais à l’horizon, c’est l’Algérie que je voyais. Mon objectif n’a jamais été de m’installer hors de mon pays. Ce n’était qu’une étape de mon existence, avant de rentrer au bercail pour servir mes concitoyens(…) Mon retour au pays n’est certainement pas motivé par une question financière, mais plutôt guidé par la reconnaissance pour une Algérie qui m’a formé et fait de moi ce que je suis », a confié le médecin à El Watan.

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