Économie

Quand Naguib Sawiris fait preuve d’ingratitude envers l’Algérie

C’est ce qu’on appelle « cracher dans la soupe ». Le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, regrette d’avoir investi en Algérie où il a pourtant pu faire de superprofits dans les télécommunications et la fabrication de ciment.

Plus de dix ans après l’avoir quittée, Naguib Sawiris fait preuve d’ingratitude envers l’Algérie.

Interrogé par un internaute sur Twitter sur les projets et les pays où il regrette d’avoir investi, il cite d’une manière directe l’Algérie et un réseau de téléphonie qu’il a monté au Canada.

| Lire aussi : L’Algérie solde l’affaire Djezzy à coup de milliards

L’aventure de l’égyptien en Algérie a pris fin de manière houleuse, mais les profits qu’il y a faits auraient dû le dissuader de faire un tel jugement.

Il n’est même pas certain que ce soit là le fonds de sa pensée puisque, logiquement, on ne regrette pas les projets où on met peu pour en récolter énormément. Car c’est exactement cela qu’a fait Naguib Sawiris en Algérie.

L’homme d’affaires égyptien est entré en Algérie au début des années 2000 par le biais de sa filiale téléphonique, Orascom Telecom, non sans beaucoup de largesses des autorités algériennes de l’époque.

Dans un marché presque vierge, Orascom avait obtenu une licence de téléphonie qui sera exploitée sous la marque commerciale Djezzy, devenant le deuxième opérateur sur le marché algérien avec l’opérateur historique Mobilis.

A l’époque, il se murmurait même que Naguib Sawiris avait bâti le réseau sans gros investissements, en vendant des lignes téléphoniques inactives et qui ne seraient fonctionnelles qu’après plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Cet argent ainsi récolté qui aurait permis la mise en place des installations nécessaires au fonctionnement du réseau Djezzy en Algérie.

Que l’arnaque soit vraie ou infondée, il reste que les profits que réalisera Orascom dès les premières années sont impressionnants, s’élevant à plusieurs centaines de millions de dollars par exercice. La situation a duré près d’une dizaine d’années, jusqu’à la fameuse affaire de la cimenterie revendue à Lafarge.

Dans le cadre des facilitations dont il bénéficiait, le milliardaire égyptien avait acquis une cimenterie publique à un prix avantageux, avec l’engagement de la redresser et de la développer.

Mais en 2008, elle est revendue à Lafarge avec une importante plus-value et sans en informer les autorités algériennes. C’était le début de la fin de Sawiris en Algérie. Orascom Telecom fera l’objet en 2009 d’un redressement fiscal de plus de 600 millions de dollars pour des irrégularités dans les bilans des exercices précédents.

L’année d’après a vu les relations algéro-égyptiennes traverser une période de crise à cause du match de football entre les sélections des deux pays pour le compte des qualifications pour le mondial 2010.

Les mesures prises contre Orascom ont coïncidé avec cette période mais elles sont le résultat des agissements des gérants du groupe en Algérie. La filiale Télécom de Sawiris en Algérie changera plusieurs fois de mains jusqu’à devenir propriété de l’Etat algérien en 2022. En vendant ses parts à un groupe russe en 2011, l’Egyptien avait fait une importante plus-value.

Les plus lus