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Ramadan en Algérie : hécatombe routière, prix élevés et télés incontrôlables

Ramadan en Algérie : hécatombe routière, prix élevés et télés incontrôlables

Les Algériens bouclent, ce mercredi, dix jours de jeûne dans des conditions globalement similaires à celles des Ramadans précédents.

Le début du mois sacré cette année est marqué par l’ouverture de la Grande Mosquée d’Alger où se rendent chaque soir des milliers de personnes pour la prière des Tarawih, des accidents de la route meurtriers, une mercuriale toujours à la hausse et le retour des sempiternelles polémiques autour des programmes ramadanesques des chaînes de télévision.

On peut ne pas signaler cette nette amélioration par rapport aux années passées. Tous les produits de large consommation sont disponibles et les pénuries font désormais partie du passé. Les prix restent toutefois élevés, hormis ceux des produits subventionnés.

Et ce n’est pas une flambée occasionnelle. L’inflation de ces derniers mois a porté les prix de certains produits à des niveaux record. C’est le cas notamment des poissons et des viandes locales, devenus inaccessibles à des franges entières bien avant le Ramadan.

Les viandes rouges algériennes sont les plus touchées avec des prix atteignant les 2.800 dinars le kilogramme. La situation est atténuée par la disponibilité de la viande importée, vendue à 1.200 dinars, même si l’inondation du marché n’a pas produit d’effet sur le prix de la viande locale dans les boucheries.

Le même remède est appliqué à la sardine, désormais importée de Tunisie et vendue à 500 dinars dans certaines villes de l’Est, contre jusqu’à 1.500 dinars pour la sardine locale.

À propos de l’effet des mesures gouvernementales, il est encore tôt pour évaluer celui de la décision prise, de concert avec les entreprises, de baisser les prix pendant le Ramadan. La décision a été annoncée à la veille du début du mois sacré.

L’actualité du Ramadan de cette année en Algérie est aussi marquée par la poursuite de l’hécatombe sur les routes.

Le bilan de la première semaine établi par la Protection civile est très lourd : 37 morts et plus de 1.100 blessés ont été déplorés dans un peu plus d’un millier d’accidents à travers tout le pays. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Skikda, avec 5 morts.

Ramadan en Algérie : les accidents de la route, les prix et les programmes télés dominent l’actualité

Les accidents sont fréquents dans les heures qui précèdent la rupture du jeûne, d’où l’initiative prise depuis quelques années d’installer des tentes au niveau des barrages des services de sécurité afin de permettre aux automobilistes de rompre le jeûne, le but étant de leur éviter de rouler à une vitesse excessive pour arriver à temps chez eux.

Outre les accidents de la route, la protection civile a eu également à intervenir pendant la première semaine du Ramadan pour l’extinction de 452 incendies, notamment urbains et industriels et pour sauver 350 personnes en situation de danger.

Le Ramadan en Algérie, c’est aussi habituellement une grille adaptée de programmes télévisuels et une concurrence féroce entre les chaînes TV pour capter un maximum d’audience et des parts de la manne publicitaire des marques alimentaires que génère le Ramadan.

Cette année encore, les chaînes privées ont fait réagir les autorités à cause de certains excès. Au quatrième jour du mois sacré, jeudi 14 mars, l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a fermement rappelé à l’ordre les gérants des chaînes algériennes qui, à l’évidence, dépassent largement les volumes de publicité permis par la loi.

Selon des spécialistes, ces chaînes bradent leurs prix, et pas uniquement pendant le Ramadan, et se voient contraintes d’augmenter le volume horaire de la publicité pour équilibrer leur trésorerie.

Le même jour, le directeur d’Echorouk TV est convoqué pour un autre motif par la commission de veille mise en place au niveau du ministère de la Communication et chargée de surveiller le contenu des chaînes nationales pendant le Ramadan.

Il est reproché à Echorouk des séquences inappropriées contenues dans le feuilleton « El Barani » diffusé depuis le début du mois de jeûne.

Dimanche 17 mars, le ministre Mohamed Laagab a reçu l’ensemble des directeurs des chaînes privées et publiques auxquels il a fait un chapelet de reproches relevés par la commission de veille dans leurs grilles de programmes pendant la première semaine du Ramadan.

En plus de dépasser parfois pour certaines d’entre elles « 45 minutes de publicité non stop », il est reproché aux chaînes privées de diffuser « des plans muets qui n’ajoutent rien au scénario » et qui « sont totalement contraires à l’intimité du mois sacré », « l’absence de créativité artistique » et l’insistance sur « certains fléaux sociaux ».

Par leur manière de présenter leurs feuilletons, certaines chaînes « donnent l’impression parfois qu’elles encouragent les fléaux sociaux tels que la drogue, au lieu de sensibiliser à leurs dangers », a déploré le ministre de la Communication.

Certains programmes des chaînes TV contiennent des scènes sensibles et ne doivent pas être diffusées, qu’avec un avertissement aux téléspectateurs.

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