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Rapport américain sur les libertés religieuses : l’Algérie réagit

Rapport américain sur les libertés religieuses : l’Algérie réagit

L’Algérie a réagi, ce samedi, aux déclarations du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, sur l’état des libertés religieuses dans le monde.

Selon le chef de la diplomatie américaine, l’Algérie n’est pas dans la pire catégorie, mais elle figure sur « la liste de surveillance spéciale », selon la déclaration mise en ligne sur le site du Département d’État.

Le 4 janvier, Antony Blinken a rappelé l’adoption et la promulgation par le Congrès, en 1998, de la loi sur la liberté religieuse dans le monde. Depuis, dit-il, « la promotion de la liberté de religion ou de conviction est l’un des principaux objectifs de la politique étrangère des États-Unis ».

Dans le cadre de cet « engagement durable », le secrétaire d’État américain désigne 12 pays comme étant « particulièrement préoccupants » pour avoir « commis ou toléré des violations particulièrement graves de la liberté religieuse ».

Il s’agit de la Birmanie, la Chine, Cuba, la Corée du Nord, l’Érythrée, l’Iran, le Nicaragua, le Pakistan, la Russie, l’Arabie Saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan.

Cinq pays sont, en outre, mis sur la liste de surveillance spéciale « pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse ». Ces pays sont l’Algérie, l’Azerbaïdjan, la République Centrafricaine, les Comores et le Vietnam.

Concernant les entités et organisations, Antony Blinken a désigné comme « particulièrement préoccupantes » les organisations Al-Shabab, Boko Haram, Hayat Tahrir al-Sham, les Houthis, ISIS (Daech)-Sahel, ISIS (Daech)-Afrique de l’Ouest, Jamaat Nasr al-Islam wal-Muslimin affilié à Al-Qaïda, et les Talibans.

Libertés religieuses dans le monde : Quelle crédibilité pour l’évaluation américaine ?

Outre les pays désignés, des violations importantes de la liberté religieuse se produisent dans d’autres pays, souligne-t-il.

Blinken a appelé les gouvernements à mettre fin « aux abus », citant « les attaques contre les membres des communautés religieuses minoritaires et leurs lieux de culte, la violence communautaire et les longues peines d’emprisonnement pour expression pacifique, la répression transnationale et les appels à la violence contre les communautés religieuses ».

« Les défis posés à la liberté religieuse à travers le monde sont structurels, systémiques et profondément ancrés », déclare le secrétaire d’État américain. « Mais, poursuit-il, avec un engagement réfléchi et soutenu de la part de ceux qui ne veulent pas accepter la haine, l’intolérance et la persécution comme statu quo, nous verrons un jour un monde où tous vivront dans la dignité et l’égalité ».

La déclaration d’Antony Blinken survient dans un contexte qui ne confère pas beaucoup de crédibilité à l’engagement des États-Unis, la priorité absolue du monde en ce moment devant être l’arrêt du génocide qui se produit à Gaza.

Or, les États-Unis s’opposent ouvertement à un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne et ont bloqué toutes les tentatives du Conseil de sécurité de l’imposer.

Plus de 22.000 civils Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre. Dans ses bombardements indiscriminés, l’armée israélienne n’a pas épargné les écoles, les hôpitaux et justement les lieux de culte musulmans et chrétiens. Dans cette guerre, Israël bénéficie du soutien diplomatique et militaire des États-Unis.

En réaction à ce rapport, l’Algérie a exprimé, ce samedi, par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, ses « profonds regrets » concernant les « informations fausses et inexactes » contenues dans la récente déclaration du Département d’État américain concernant la liberté religieuse dans le pays.

Ahmed Attaf a confirmé, lors de son entretien téléphonique avec son homologue américain, Antony Blinken, ce samedi, que cette même déclaration « négligeait les efforts déployés par l’Algérie pour consacrer le principe de la liberté de croyance et de pratique religieuse, qui est garanti par la Constitution algérienne d’une manière claire et sans ambiguïté. »

Ahmed Attaf a également évoqué le dialogue engagé par l’Algérie avec les États-Unis dans ce domaine et a exprimé à « plusieurs reprises sa disposition à recevoir l’ambassadeur itinérant américain pour la liberté religieuse internationale afin de mettre la lumière sur les faits et sur l’engagement réel de l’Algérie à sauvegarder le principe de la liberté de croyance conformément à ses obligations internationales en la matière. »

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