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Réouverture des frontières : « Le tollé qui s’en est suivi n’est nullement justifié »

Réouverture des frontières : « Le tollé qui s’en est suivi n’est nullement justifié »

La polémique autour des conditions de réouverture partielle des frontières de l’Algérie « n’est pas justifiée », estime le Pr Djamel-Eddine Nibouche, dans un entretien à TSA.

Comment avez-vous accueilli l’annonce par le chef de l’État de la réouverture partielle des frontières ?

La mesure prise par le président de la République sur avis donné par le comité scientifique est tout à fait logique.  Cette décision repose sur des données épidémiologiques permettant la réouverture partielle et conditionnée des frontières.

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La communauté algérienne à l’étranger a contesté les modalités jugées restrictives pour rentrer au pays. Qu’en pensez-vous ?  

En prenant ces mesures, le gouvernement ne doit en aucun cas mettre le pays en danger. Les précautions prises sont à mon sens obligatoires, je dirais même que c’est le minimum requis.

Le tollé qui s’en est suivi n’est nullement justifié et doit être condamné avec fermeté. Notre pays a besoin de se protéger car l’épidémie de la Covid-19 est une affaire très sérieuse.

Dans l’ensemble, comment évaluez-vous la situation épidémiologique en Algérie. Y a-t-il des aspects qu’il faut revoir ?

À l’heure actuelle de l’épidémie de la Covid-19 en Algérie, plusieurs points doivent être notés avec force.

D’abord, le profil épidémiologique de la Covid-19 en Algérie se confirme avec un niveau de contagion toujours très bas en comparaison avec les pays développés.

Cependant, cette maladie reste encore mortelle puisque nous enregistrons près de 200 décès par mois. Ce niveau bas est évident, malgré l’absence totale de prévention à tous les niveaux.

Cette constatation interpelle les autorités afin de mener des actions efficaces pour réduire la mortalité et pourquoi pas l’anéantir.

Le deuxième point concerne la vaccination : l’approvisionnement très lent en vaccins ne permet pas actuellement de mener une vaccination efficace et de grande ampleur.

L’Algérie doit donc envisager immédiatement une autre stratégie en matière de vaccination et s’adapter à la contrainte de la non-disponibilité des vaccins.

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Que proposez-vous pour compenser la non-disponibilité en quantités ?

En raison du faible taux des contaminations que nous constatons, chez ceux qui ont eu le covid ou chez ceux qui sont vaccinés, il serait judicieux en raison de la non-disponibilité en quantités suffisantes de vaccins, de ne vacciner que les sujets dont la sérologie est négative en l’occurrence ceux qui n’ont jamais infectés par le covid-19.

En d’autres termes, nous devons réserver désormais les vaccins uniquement aux sujets non protégés.

Il est certain aussi que l’on doit axer nos efforts de vaccination vers les clusters que l’on aura correctement identifiés.

C’est de cette façon que nous aurons plus d’efficacité dans notre stratégie de vaccination, puisque nous augmenterons le nombre de sujets protégés avec une quantité réduite de vaccins.

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