search-form-close
Réouverture des frontières : pourquoi la diaspora algérienne est en colère

Réouverture des frontières : pourquoi la diaspora algérienne est en colère

L’espoir suscité par le programme préliminaire de reprise des vols d’Air Algérie décidé le 16 mai dernier par le Conseil des ministres, a fini par se muer en une colère et une incompréhension de la diaspora algérienne.

Ces derniers ne comprennent pas le revirement du gouvernement sur la cadence des vols à effectuer, passant de cinq par jour à cinq vols par semaine.

| Lire aussi : Réouverture des frontières : le programme des vols d’Air Algérie et les conditions dévoilés

En effet, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a annoncé lundi 24 mai qu’au lieu de cinq vols quotidiens annoncés par le Conseil des ministres il a été arrêté un programme de cinq vols hebdomadaires.

Même l’ambassadeur d’Algérie à Paris Mohamed Antar Daoud a été démenti, lui qui a annoncé des vols quotidiens à partir de trois villes françaises : Paris, Lyon et Marseille, vers trois aéroports algériens : Alger, Oran et Constantine.

L’ex-député de l’émigration, Noureddine Belmeddah, affirme qu’il a été très sollicité ces dernières heures par nos compatriotes établis aux quatre coins du monde.

Beaucoup lui ont fait part de leurs réserves, voire de leurs déceptions concernant le programme de vols d’Air Algérie ainsi que des conditions et modalités d’embarquement vers l’Algérie qui visiblement souffrent de beaucoup d’incompréhension et d’imprécisions.

Parmi les points rapportés à M. Belmeddah, et qui suscite l’incompréhension de nos compatriotes à l’étranger figure la limitation des pays de provenance.

Le gouvernement a arrêté un programme de cinq vols hebdomadaires vers la France (2), la Turquie (1), l’Espagne (1) et la Tunisie (1).

« Nous avons une forte communauté aux États-Unis, en Italie, en Grande-Bretagne, en Belgique, mais aussi au Moyen-Orient. Par conséquent, la question n’était pas du tout étudiée. S’il était question d’une première étape, il aurait fallu que le communiqué du gouvernement le précise et qu’il soit mentionné que dans une seconde étape d’autres vols seront lancés, au moins pour que les choses soient claires pour notre diaspora », a expliqué M. Belmeddah, dans un entretien à TSA.

Autre point controversé : la mise en quarantaine automatique et obligatoire des voyageurs y compris ceux dont le test PCR de moins de 36 heures est négatif.

« S’il est négatif au Covid, pourquoi (le voyageur) est-il tenu à un confinement ? », se demande Belmeddah qui ajoute : « On n’a vu cela dans aucun autre pays ».

« Nous comprenons l’inquiétude des autorités (éventuelle importation de variants du Covid-19), nous avons même dit plusieurs fois que nous acceptons toutes les conditions pour peu qu’elles soient raisonnables et basées sur des critères scientifiques », pointe l’ex-député.

Pour lui, les mesures annoncées par le gouvernement n’ont pas de pareilles dans d’autres pays. Les interrogations de nos compatriotes se concentrent également sur le mode de paiement préalable des frais de rapatriement et de séjour en quarantaine.

Sans parler de la cherté des billets d’avion que beaucoup qualifient de surréalistes. D’aucuns se demandent aussi pourquoi les vols sont exclusivement opérés par la compagnie publique Air Algérie.

Une interrogation partagée par l’ex-député Belmeddah qui se demande quel est le sort à réserver aux Algériens qui ont acheté leurs billets auprès d’autres compagnies étrangères, citant le cas des Algériens établis aux États-Unis, un pays vers lequel il n’y a pas de vols directs opérés par Air Algérie.

Pour retourner au pays, ces Algériens voyagent sur des avions de compagnies qui assurent les liaisons vers les aéroports de Paris ou de Doha et de ces deux aéroports vers Alger.

Interrogations

« Ces Algériens doivent savoir ce qu’ils vont faire de ces billets. Ces compagnies étrangères seront-elles autorisées plus tard à assurer les dessertes vers l’Algérie ? », s’interroge Belmeddah qui insiste sur la nécessité d’avoir une information complète. « On ne doit pas nourrir chez nos concitoyens de faux espoirs », exhorte-t-il.

Les Algériens vivant à l’étranger sont nombreux à se demander pourquoi le gouvernement a opté pour la reprise des liaisons aériennes, tout en gardant fermées les frontières terrestres et maritimes du pays.

M. Belmeddah convient que depuis le début ces deux options n’ont pas été à l’ordre du jour. Il trouve même « logique » de maintenir les frontières terrestres fermées. Cependant, l’ex-député considère qu’en l’état des mesures draconiennes imposées pour les vols aériens, il serait plus raisonnable d’élargir le spectre des pays de provenance, mais aussi de reprendre les liaisons maritimes.

Face aux nombreuses interrogations de nos compatriotes à l’étranger, Noureddine Belmeddah demande l’intervention du président de la République et du Premier ministre en vue d’alléger ces conditions.

Selon les réactions qui lui sont parvenues, Belmeddah signale que la communauté algérienne vivant à l’étranger est « consternée » par les mesures annoncées pour la reprise des vols d’Air Algérie.

L’ex-parlementaire estime que des explications sont impératives pour lever les ambiguïtés et rassurer la communauté algérienne.

« On se contente de bribes d’informations en attendant une réaction. Il aurait plutôt fallu mettre en place une commission qui soit en contact permanent avec notre diaspora, afin qu’elle puisse expliquer les mesures prises et la rassurer sur d’éventuels vols supplémentaires, etc. », suggère M. Belmeddah.

  • Les derniers articles

close