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Sahara occidental : les retombées s’accumulent pour Pedro Sanchez

Sahara occidental : les retombées s’accumulent pour Pedro Sanchez

Les retombées politiques et économiques de la crise avec l’Algérie ainsi que de son soutien au Maroc dans le conflit au Sahara occidental s’accumulent pour le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

À quelques mois des élections générales en Espagne prévues fin 2023, Pedro Sanchez se trouve dans une position inconfortable suite à sa décision de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental occupé.

Décrié au sein de sa coalition gouvernementale de gauche, Sanchez doit désormais faire face à une grogne au sein même de sa formation politique, le parti socialiste espagnol, PSOE.

Selon le journal catalan El Nacional, un groupe de militants a formé un mouvement à l’intérieur du parti de Pedro Sanchez pour l’amener à reconsidérer sa position sur le Sahara occidental. Le mouvement est baptisé « Socialistas por el Sahara (Socialistes pour le Sahara) ».

La dissidence est chapeautée par une pointure du parti socialiste espagnol, l’ex-parlementaire et élu local, Odon Elorza, qui peut s’appuyer sur le soutien d’une soixantaine de militants mécontents de la décision de Pedro Sanchez sur le Sahara occidental.

« La contribution du PSOE au règlement du conflit au Sahara occidental doit passer par le respect du droit international, l’exercice du droit à l’autodétermination pour le peuple sahraoui et l’achèvement du processus de décolonisation, comme le soutiennent les résolutions du Congrès et les engagements pris dans le programme électoral du PSOE », indique les signataires de la déclaration.

Les « Socialistes pour le Sahara » exigent du gouvernement espagnol de travailler activement dans le cadre des efforts des Nations-unies pour une « solution pacifique du conflit du Sahara occidental dans le respect de la légalité internationale » à travers l’organisation d’un « référendum juste et impartial sur l’option de l’indépendance du peuple sahraoui ».

Crise Espagne – Algérie : des retombées politiques et économiques pour Madrid

Pour les signataires de la déclaration, Pedro Sanchez et son gouvernement doivent s’élever contre « les violations des droits de l’Homme exercées par le Royaume du Maroc dans un contexte de colonisation du territoire et de ségrégation envers le peuple sahraoui ».

En décidant de s’aligner sur la position marocaine d’autonomie sur le Sahara occidental en mars 2022, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a carrément fait un choix entre l’Algérie et le Maroc.

L’Espagne avait jusque-là observé une position neutre au sujet de son ancienne colonie en gardant un équilibre entre ses relations avec le Maroc et celles avec l’Algérie.

La rupture de cet équilibre a été actée par Pedro Sanchez en mars 2022. Le changement de position de Madrid sur le Sahara a eu des conséquences politiques importantes puisque l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur en Espagne.

Les retombées économiques sont encore plus désastreuses pour l’Espagne après la suspension du traité d’amitié par l’Algérie en juin 2022. Les relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne sont aussi au point mort.

En Espagne, des filières entières sont touchées par le gel du commerce avec l’Algérie. Dans plusieurs régions d’Espagne, les entreprises sont touchées de plein fouet par la décision de Pedro Sanchez.

Une situation devenue critique au point où le gouvernement espagnol, à travers son ministère de l’Industrie, a dû reconnaître devant des opérateurs économiques touchés par la crise avec l’Algérie qu’il n’avait pas mesuré les conséquences de sa décision sur le Sahara occidental sans la remettre en cause pour autant.

La presse ibérique fait état de pertes à hauteur de plus de 700 millions d’euros pour les entreprises espagnoles entre juin et décembre 2022 à cause de la crise avec l’Algérie.

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