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Sahara occidental : l’UE a-t-elle cédé aux menaces de Mohamed VI ?

Sahara occidental : l’UE a-t-elle cédé aux menaces de Mohamed VI ?

L’Union européenne continue sa politique ambivalente vis-à-vis du Maroc et de la question du Sahara occidental. Moins de deux mois après une décision de la justice européenne en faveur du Front Polisario, l’UE décide de faire appel, rapporte le magazine Le Point sur son site internet.

Le 29 septembre, la Cour de justice européenne de Luxembourg avait rendu un arrêt annulant deux accords commerciaux conclus par l’Union européenne et le royaume du Maroc incluant les territoires occupés du Sahara occidental.

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Les deux accords concernaient les produits agricoles et de pêche. « Le Tribunal annule les décisions du Conseil relatives, d’une part, à l’accord entre l’UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l’UE aux produits d’origine marocaine ainsi que, d’autre part, à leur accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable », avait indiqué la juridiction dans son arrêt.

Elle avait donné gain de cause au Front Polisario qui contestait la légalité des accords qui ne prennent pas en compte le statut du territoire, « non autonome » aux yeux des Nations-Unies.

La Cour avait estimé que le Front Polisario, « reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple du Sahara occidental »,  est habilité à saisir la justice  de l’UE. Les accords devaient néanmoins rester en vigueur pendant deux mois « afin de préserver l’action extérieure de l’Union européenne et la sécurité juridique de ses engagements internationaux ».

Les deux parties contractantes, l’Union européenne et le Maroc, n’avaient pas ouvertement contesté la décision, se contentant de réaffirmer dans un communiqué commun leur engagement à poursuivre leur « partenariat stratégique ». De son côté, le Front Polisario a salué une victoire pour le peuple sahraoui.

L’Algérie a qualifié la décision du Tribunal de Bruxelles de « victoire éclatante » pour  la cause « légitime » du peuple sahraoui qui se bat depuis des années pour son indépendance.

À quelques jours de l’annulation effective des deux accords, qui devrait survenir le 29 novembre prochain, l’Union européenne a décidé de faire appel de la décision. L’appel a été décidé vendredi 19 novembre lors d’une réunion des ministres du Développement des 27 États membres de l’Union européenne, selon Le Point, qui cite des « sources européennes ».

Le 6 novembre, le roi du Maroc avait mis en garde implicitement l’Union européenne contre une remise en cause des accords. « À ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain », a menacé Mohamed VI dans un discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire de « la marche verte », événement marquant le début de l’occupation du Sahara occidental.

Une étape supplémentaire dans la normalisation avec Israël

Sur un autre registre, le Maroc franchit une étape supplémentaire dans le processus de normalisation de ses relations avec Israël. Alors que le ministre israélien de la Défense Benny Gantz est attendu ce 24 novembre à Rabat, avec au menu la signature d’un accord de défense, le maire d’une municipalité marocaine annonce un prochain jumelage de sa localité avec une ville israélienne.

Azemmour, une petite localité du sud du Maroc et considérée selon le 360.ma comme l’une des plus anciennes villes du royaume, est en passe d’être jumelée avec la ville israélienne de Kiryat Yam (située près de Haïfa), selon le même journal.

Les deux pays ont décidé de normaliser leurs relations en vertu d’un accord signé le 10 décembre dernier sous l’égide des États-Unis, prévoyant en outre la reconnaissance par ces derniers de la souveraineté marocaine sur les territoires occupés du Sahara occidental.

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