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Salaires, Espagne : l’interview de Tebboune en sept points

Salaires, Espagne : l’interview de Tebboune en sept points

Le président Abdelmadjid Tebboune, a réitéré samedi soir son engagement à poursuivre la mise en œuvre de mesures visant le soutien des classes vulnérables, ainsi que les différents dispositifs économiques tendant à assurer les produits de consommation de base et à lutter contre la spéculation illicite.

1-Comment l’Algérie fait face à la crise mondiale

Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale diffusée samedi soir sur les télévisions et radios nationales, M. Tebboune a abordé plusieurs dossiers économiques, soulignant que l’Algérie a pris une série de décisions, à l’instar de l’exclusivité accordée en matière d’importation à des organismes publics, pour faire face à la crise mondiale des matières premières dont les prix ont flambé sur l’effet conjugué de la guerre en Ukraine et de la crise sanitaire.

Dans ce cadre, il a relevé que le problème pour l’Algérie est « la production insuffisante, un manque que nous compensons par l’importation, devenue difficile actuellement en raison de la pénurie enregistrée au niveau international« .

Évoquant les produits de consommation de base, notamment les céréales, le président de la République a assuré que « l’Algérie possède actuellement des réserves pouvant couvrir une période de huit mois« . « Nous sommes à la veille de la campagne de moisson dans le Sud ainsi qu’au Nord dans deux mois« , a-t-il dit.

Poursuivant, Abdelmadjid Tebboune a rappelé les mesures prises par l’État pour encourager la production agricole, en tête desquelles l’augmentation du prix d’achat des céréales et des légumineuses auprès des agriculteurs au lieu de les importer, ce qui a encouragé nombre d’agriculteurs à renouer avec la production de ce type de produits agricoles.

Le président Tebboune a fait observer toutefois que la solution radicale pour faire face à la flambée des cours des céréales et à leur pénurie sur le marché international résidait dans l’augmentation de la production nationale.

« Nous insistons depuis deux ans sur la production locale de l’huile et du sucre et l’augmentation du rendement des céréales à 40 quintaux/hectare, et ce, avant même le début de la crise ukrainienne« , a-t-il dit, en insistant sur l’application de ces instructions pour « protéger le pays des répercussions des crises étrangères« .

Le président Tebboune a affirmé, par ailleurs, que 2022 se voulait une « année économique par excellence » grâce aux nombreuses facilitations accordées dans le domaine économique et en faveur de l’investissement.

Rappelant la levée des obstacles sur « plus de 800 projets sur 900 projets d’investissement gelés« , le chef de l’État a précisé que ces mesures permettront la création de 52.000 emplois.

2-Lutte contre la spéculation

Le président Tebboune a également rappelé les acquis réalisés dans le domaine de la lutte contre la spéculation illicite qui a été criminalisée en vertu d’une loi, en sus de la réglementation des opérations d’importation et d’exportation.

Concernant la lutte contre la spéculation illicite, le président Tebboune rappellera l’existence de 160 minoteries soutenues par l’État qui au lieu de moudre le blé au profit du citoyen le vendent directement aux éleveurs de bétail.

Le Chef de l’État a cité pour exemple le cas d’une wilaya « approvisionnée à hauteur de 40 quintaux par mois pour chaque citoyen« , au moment où « la consommation du citoyen ne dépasse pas dans le meilleur des cas 40 kg par mois« , rappelant au passage la décision prise récemment relative à l’interdiction de l’exportation des produits alimentaires.

Sur la pénurie des matières essentielles, le président Tebboune a affirmé que l’Inspection générale de la Présidence de la République « est en train d’enquêter sur le pourquoi de cette pénurie qui ne devrait pas exister« , soulignant qu’il ne s’agit pas de problème de financement, car « les fonds sont disponibles« .

3-Subventions ciblées

Toujours dans le volet économique, le président de la République a fait remarquer que 2022 serait une année de révision structurelle des dépenses, affirmant que « les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu’elles représentent un des principes de l’Algérie indépendante« . Il faudra, pour ce faire, l’orienter vers les véritables ayants-droit.

Une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques verra le jour fin mai prochain, a-t-il encore annoncé.

Elle regroupera des représentants de l’APN, du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée.

4-Hausse des salaires

Au volet social, le chef de l’État a annoncé des augmentations des salaires et de l’allocation chômage devant entrer en vigueur début 2023.

« Une augmentation des salaires et de l’allocation chômage interviendra d’ici la fin de l’année et entrera en vigueur début janvier 2023, affirmant attendre les résultats définitifs des recettes nationales devant être réalisées à fin 2022 », a-t-il promis.

Et de rappeler les mesures prises visant l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, en tête desquelles l’augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, la réduction de l’impôt sur les salaires et l’instauration de l’allocation chômage.

5-Remaniement ministériel

Sur la possibilité d’opérer un remaniement ministériel, le président de la République a déclaré que tout remaniement ministériel doit répondre au critère de l' »efficacité » afin de mettre en œuvre les décisions issues du Conseil des ministres et des réunions du gouvernement.

Certains ministres ont « manqué » dans l’exercice de leurs fonctions, a-t-il fait remarquer, notant que le remaniement ministériel, s’il devait avoir lieu, s’effectuera « en fonction des résultats de chaque secteur« , la norme étant « le taux d’application des décisions prises lors des Conseils des ministres« .

6-Relations avec l’Italie, la France, l’Espagne, la Russie, les États-Unis et la Chine

Sur le plan international, le président de la République a évoqué les relations de l’Algérie avec nombre de pays, à l’instar de l’Italie, pays envers lequel notre pays restera reconnaissant pour son soutien durant les épreuves difficiles.

Évoquant les relations algéro-françaises, le chef de l’État a assuré que l’Algérie « ne renoncera pas au dossier de la Mémoire, et c’est là un principe constant« .

S’agissant du revirement de l’Espagne sur la question sahraouie, le président Tebboune a affirmé qu’il s’agit d’une position « éthiquement et historiquement » inadmissible.

Il a tenu toutefois à faire la distinction entre le gouvernement espagnol et l’État espagnol avec lequel nous avons des liens très forts, appelant ce pays à « appliquer le droit international, à revoir sa position et à ne pas abandonner sa responsabilité historique à l’égard de la question sahraouie« .

Abordant le volet énergétique dans les relations avec l’Espagne, le président de la République a rassuré le peuple espagnol que l’Algérie « ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances« .

Quant aux relations avec la Russie, le chef de l’État a souligné que l’Algérie est « une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s’engagera pas dans des questions qui ne la concernent pas« , toutefois « cela ne nous empêche pas d’être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les États-Unis, d’une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine« .

Dans la foulée, le président de la République a réitéré le soutien de l’Algérie à la question palestinienne, étant l’une de ses constantes, soulignant la poursuite des contacts concernant cette question.

7-Crise libyenne

Interrogé sur la demande formulée par les Libyens pour organiser une conférence internationale en Algérie, il a précisé que l’Algérie, qui œuvre à l’unification des rangs, ne s’engagera pas dans une initiative susceptible de créer la division entre les pays arabes.

Le président Tebboune a déclaré que l’Algérie, qui n’a répondu ni positivement ni négativement, suivait la situation dans ce pays, « car nous ne voulons pas nous engager dans une conférence et échouer. Nous attendons des indicateurs de succès et non pas des indicateurs de division entre les pays arabes« .

Enfin, le président Tebboune a évoqué le sommet arabe prévu en Algérie en novembre prochain, affirmant que « tous les pays arabes avaient confirmé leur participation, représentés par leur premier responsable« .

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