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Sur les traces des Algériens adeptes de la Tariqa Karkariya

Sur les traces des Algériens adeptes de la Tariqa Karkariya

« J’étais près du mausolée, quand j’ai vu un groupe d’hommes, bâtons à la main, vêtus de gandouras à carreaux rapiécés multicolores. Ils n’étaient pas nombreux. Une dizaine à peine », raconte Djilali, 58 ans, rencontré devant le mausolée de Sidi Lakhdar, à 50 km à l’est de Mostaganem. « Ils m’ont salué », poursuit-il, « puis se sont présentés comme musulmans soufis, de l’organisation religieuse la Tariqa Karkariya. Certains étaient originaires d’Alger, d’autres de Mostaganem ».

« Ces hommes m’ont aussi expliqué que la Tariqa Karkariya est une voie de la lumière et de l’authenticité. Ils disent être des disciples du Cheikh Sidi Moulay Muhammad Fawzi Al-Karkari, un imam marocain de 43 ans, un maître à penser qui compte des fidèles au Maroc, en Tunisie et en Algérie », détaille Djilali.

De son côté, Abdellah, 62 ans, nous explique que ces hommes « sont en pleine Siyâha et souhaitent se rendre au mausolée de Sidi Ahmed Al-Alawi, leur étape finale ». Selon ce témoin, ces fidèles ont d’abord fait escale à Sidi Lakhdar où repose le tombeau de Sidi Lakhdar Ben Khlouf, un poète mostaganemois du XVIe siècle.

Ces hommes qui sillonnent les routes sont reconnaissables de loin avec leur tunique bariolée. « Il y a douze couleurs de l’arc-en-ciel et chaque couleur correspond à une lettre de la profession de foi », explique Abdallah, qui reprend les explications qui lui ont été fournies par les adeptes de cette secte.

Si à Mostaganem ce défilé intrigue, il n’a toutefois donné lieu à aucun incident : aucune arrestation, ni action de justice n’ont été enregistrées. « Dès lors que ces pratiquants ne prônent pas la violence, cela relève de la liberté de culte. La puissance publique doit promouvoir la liberté de conscience. La législation algérienne garantie, en effet, ce principe qui n’est pas la négation des religions ou le combat contre celles-ci », estime M. Khoulaf, qui prépare un doctorat en droit public, à l’université de Mostaganem.

« La loi garantit la liberté de conscience et de culte. Elle assure le respect des croyances de chacun. Ce qui implique le droit pour chacun de pratiquer son culte, s’il le souhaite, dans le respect de celui des autres et dans le respect des lois de la République. Un principe qui assure que chacun a la liberté de croire ou de ne pas croire, ainsi que la liberté de changer de conviction religieuse ».

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