search-form-close
Tebboune lance des piques à la France, encense l’Italie

Tebboune lance des piques à la France, encense l’Italie

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a de nouveau évoqué les relations de l’Algérie avec ses principaux partenaires européens dont l’Italie, l’Espagne et la France.

C’était à l’occasion d’une entrevue avec deux représentants de la presse nationale, diffusée vendredi soir sur la Télévision algérienne.

Sans la citer, le président Tebboune a lancé quelques piques à l’égard de la France, rappelant des positions que ce pays avait adoptées vis-à-vis de l’Algérie par le passé. En revanche, il a encensé l’Italie qui a été « aux côtés de l’Algérie depuis l’indépendance ».

Avec la France, c’est de nouveau le froid après l’affaire Amira Bouraoui et le rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, lundi 8 février. La question n’a pas été abordée directement, mais le président Tebboune a tenu à rappeler quelques positions « inamicales » de dirigeants français à l’égard de l’Algérie dans des moments difficiles de son histoire.

Selon Abdelmadjid Tebboune, c’est sur injonction de l’ancien président français François Mitterrand (1981-1995) que les compagnies aériennes européennes ont cessé de desservir les aéroports algériens dans les années 1990, lorsque le pays faisait face à la violence terroriste.

« Seule Alitalia avait continué à desservir l’Algérie en dépit des pressions qu’elle a subies pour arrêter », a-t-il dit.

Abdelmadjid Tebboune a aussi évoqué « ceux qui veulent ternir l’histoire de l’Algérie », qui ont déclaré que l’Algérie « n’a jamais été un État et c’est nous qui l’avons créée ».

L’allusion est aux propos du président Emmanuel Macron tenus en septembre 2021 et qui ont donné lieu à une grave crise diplomatique entre les deux pays.

Le président Tebboune a également rappelé ce ministre des Affaires étrangères d’un pays européen qui a déclaré que l’Algérie « a besoin d’une période de transition ».

En revanche, Abdelmadjid Tebboune a été dithyrambique avec l’Italie. D’abord en encensant sa Première ministre Giorgia Meloni qui a effectué une visite officielle en Algérie en janvier dernier.

« Mme Meloni m’a surpris. Elle domine ses sujets économiques et autres, c’est une bonne chose », a-t-il reconnu, avant de rappeler que les relations entre l’Algérie et l’Italie sont historiques et ont toujours été bonnes.

« Depuis l’indépendance, nous avons fait du chemin avec l’Italie et les liens se consolident davantage. Nous n’avons vu que du bien de l’Italie, jamais de mal. Nous avons avec eux des accords de coopération stratégique », a-t-il dit.

Tebboune évoque les relations avec la France, l’Espagne et l’Italie

Il a rappelé alors les positions de l’Italie à l’occasion d’événements marquants de l’Algérie indépendante. Lors de la nationalisation des hydrocarbures en 1971, Enrico Mattei, alors directeur de la compagnie énergétique italienne ENI, « était avec les nationalistes algériens ».

Pendant la décennie noire, « alors que des terroristes de 15 nationalités combattaient en Algérie, nous n’avions trouvé à nos côtés que l’Italie », reconnaît Tebboune.

A la même période, un embargo aérien avait été imposé à l’Algérie, « sur injonction de Mitterrand », et aucun avion n’atterrissait à Alger, sauf les avions italiens. « L’Italie n’avait pas cédé aux pressions ». Neufs marins italiens ont été tués au port de Jijel, mais l’Italie est « restée fidèle à l’Algérie »

Le président rappelle aussi cet épisode qui date également des années 1990. Alors que le FMI a traîné l’Algérie pendant une année et demie et lui imposait toutes sortes de conditions pour lui accorder un prêt, « l’Italie nous a ouvert une ligne de crédit de 13 milliards de dollars ». « Le tiers de nos usines d’agro-alimentaires proviennent d’Italie », a-t-il ajouté.

« Celui qui nous fait un gramme de bien nous ne l’oublions pas. Celui qui nous fait un gramme de mal, nous ne nous vengeons pas de lui, mais nous le notons », assure-t-il.

M. Tebboune reconnaît que cette entente avec l’Italie « ne plaît pas à d’autres pays européens qui, naïvement, croient que l’Algérie est encore une chasse gardée ».

« L’Algérie est souveraine dans ses actions,  ses relations internationales et ses relations économiques. Nous ne sommes pas en train de réduire volontairement votre influence, mais nos intérêts sont prioritaires. Nous n’allons pas nuire à vos intérêts, mais nous défendons les nôtres, et nos intérêts sont avec l’Italie », tranche-t-il.

La transition vers la crise avec l’Espagne est trouvée. Tout en indiquant qu’ « il n’y a pas de nouveau » dans ce dossier, le président Tebboune a ajouté : « Personnellement, je regrette ces mauvaises relations avec l’Espagne. Nous n’en sommes pas responsables. Ils ont fait un faux pas. Le peuple espagnol n’a rien à voir, je l’ai toujours dit, nos relations avec le peuple espagnol sont très bonnes. Notre respect pour le roi est total et il le sait. »

Le président a expliqué que l’Algérie a gelé le traité de bon voisinage avec l’Espagne parce que « c’est un acte inamical (ce qu’a fait le gouvernement espagnol en changeant de position dans le dossier du Sahara occidental, ndlr) n’est pas un comportement d’amis. »

  • Les derniers articles

close