Économie

Tournesol : l’Algérie lance un ambitieux programme

L’Algérie met le cap sur la culture du tournesol. L’objectif étant de produire sa propre huile de table et de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’étranger en matière d’oléagineux.

Dans cet entretien, Mohamed Haroun, agriculteur dans la région de Constantine et membre du Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) indique les attentes des exploitations agricoles et donne son sentiment sur ce programme.

Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensaâd, a annoncé dimanche 5 mars le lancement du programme de culture du tournesol en Algérie.

Un programme dont l’objectif affiché est de réduire la facture des importations et d’atteindre l’autosuffisance en huile de table. Dans de nombreuses wilayas, des réunions de sensibilisation à l’intention des agriculteurs sont actuellement menées.

Le ministère de l’Agriculture a annoncé dimanche 5 mars le lancement de la culture du tournesol en Algérie. Quelles surfaces et quelles régions du pays sont concernées ?

La superficie prévue pour la culture du tournesol en Algérie est de 45.000 hectares dont 30.000 dans le sud du pays.

La culture du tournesol est nouvelle en Algérie. D’où proviendront les semences et comment seront approvisionnés les agriculteurs ?

La semence sera importée par deux opérateurs économiques et distribuée à travers le réseau des Coopératives de commercialisation des céréales et de légumes secs (CCLS).

Quel niveau de rendement peut-on espérer et quelles sont les caractéristiques de l’itinéraire technique. Y-a-t-il des difficultés particulières pour la culture du tournesol en Algérie ?

Selon la qualité de l’itinéraire technique suivi par l’agriculteur, on peut s’attendre à un rendement de 20 quintaux/hectare dans le Nord du pays et 35 quintaux de tournesol dans le Sud.

Pour le tournesol, l’itinéraire technique est très simple, mais il subsiste le risque du fléau des dégâts causés par les oiseaux (moineaux) qui apprécient beaucoup ses graines.

Est-ce que la culture du tournesol nécessite un matériel particulier de semis et de récolte ?

En effet, un matériel spécifique est nécessaire pour le semis du tournesol.

En moyenne, les semences doivent être espacées de 20 à 30 cm sur le rang et de 60 cm entre les rangs. Pour cela, il est préférable de disposer d’un semoir mono-grain comme pour la culture du maïs.

Quant à la récolte du tournesol, on peut utiliser une moissonneuse-batteuse comme pour les céréales, mais il s’agit d’adapter la tête de coupe de l’engin.

Quels seront les prix du tournesol pour les agriculteurs et les opérateurs algériens ?

Le prix à la livraison est de 8.500 DA/quintal auquel il faut ajouter un soutien de l’Etat de 3.000 DA/quintal ou de 3.500 DA lorsque l’agriculteur est affilié à une coopérative. Le collecteur, c’est-à-dire la CCLS, recevra 200 DA/quintal. Quant au transformateur, il recevra 500 DA/quintal.

Qui collectera la récolte et qui assurera la trituration du tournesol en Algérie ?

La collecte sera réalisée par les CCLS. Quant à la trituration, pour le moment, seul le groupe Cevital va acheter la production.

Un mot sur l’actuel programme colza?

Le colza est la meilleure alternative comme tête d’assolement. Il présente une bonne qualité de l’huile et plusieurs avantages agronomiques.

A notre avis, le colza présente plus d’avenir.

Il n’y a qu’à voir l’expérience de nos voisins tunisiens qui ont abandonné le tournesol oléicole pour le tournesol à grosses graines. Un type qui représente 90 % des surfaces en tournesol produites en Tunisie. Un tournesol qui est destiné « aux amuses-gueule ».

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