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Trafic de drogue : le Maroc « mène une guerre » contre l’Algérie

Trafic de drogue : le Maroc « mène une guerre » contre l’Algérie

Cinq tonnes de cannabis, 22 kg de cocaïne et 7 millions de psychotropes ont été saisis en 2022 en Algérie qui accuse le Maroc de lui mener une « véritable guerre » avec le trafic de drogue.

C’est ce qu’a déclaré ce jeudi le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad à l’Assemblée populaire nationale (APN), en précisant que plus de 97.000 personnes, en majorité des jeunes, étaient impliquées dans plus de 85.000 affaires liées au trafic de drogue en 2022.

 « L’Algérie est ciblée par une guerre de la part du voisin de l’Ouest (le Maroc, ndlr). Nous devons affronter par tous les moyens cette guerre en faisant participer tous les secteurs, les institutions spécialisées et la société civile », a lancé Brahim Merad devant les députés, en indiquant que le Maroc cible « particulièrement les jeunes ».

Trafic de drogue : l’Algérie accuse le Maroc

Le ministre de l’Intérieur a mis en avant « les efforts fournis » par l’armée nationale populaire et les différents services de sécurité dans la lutte contre le trafic de drogue et la protection des frontières contre les différents types de crimes.

Interrogé sur les mesures prises par son département pour lutter contre la consommation des drogues et leur commercialisation ainsi que sur la prise en charge des toxicomanes, notamment les jeunes, Brahim Merad a donné des chiffres sur les opérations policières dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants.

Selon les chiffres fournis par le ministre de l’Intérieur, la police nationale a traité 32.742 affaires durant le premier trimestre de l’année 2023. 37.352 personnes sont impliquées dans ces affaires durant lesquelles les brigades de police ont saisi près de 2,5 tonnes de cannabis, 17 kg de cocaïne, 1 kg d’héroïne en plus de 3,5 millions de comprimés psychotropes.

Des chiffres impressionnants alors que le bilan ne concerne que les trois premiers mois de l’année 2023. Cela montre l’ampleur prise par le fléau du trafic de drogues en Algérie.

Le ministre de l’Intérieur a qualifié ce bilan de « choquant » et a souligné « les efforts fournis par la police nationale en collaboration avec les services du ministère de l’Intérieur et les différents services de sécurité dans la lutte contre le crime et les drogues ».

Le ministre de l’Intérieur a souligné que la frontière Ouest n’est pas la seule concernée par le trafic de drogue. Il a cité la saisie récente de 1,7 million de psychotropes qui sont entrés en Algérie via ses frontières Sud.

Si les quantités saisies par les services de sécurité chaque année sont impressionnantes, on ne connaît pas celles qui sont vendues et consommées en Algérie.

Fatima-Zohra Sebaa-Delladj, psychologue clinicienne, enseignante à l’université d’Oran, alerte sur l’ampleur de la consommation de la drogue en Algérie.

« Les consommateurs sont de plus en plus jeunes. Les enquêtes réalisées par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie ont révélé une progression inquiétante de la consommation, même dans les écoles primaires. Les femmes aussi sont de plus en plus nombreuses à consommer de la drogue, y compris les jeunes filles issues de milieux aisés. Même les étudiants en médecine censés connaître les dangers de la consommation sont touchés par le fléau ».

Consommation des drogues en Algérie : un constat glaçant

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