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Tunisie : le président Saïed cible de « menaces sérieuses »

Tunisie : le président Saïed cible de « menaces sérieuses »

En Tunisie, les tentatives d’assassiner le président tunisien se multiplient alors que la crise politique continue de s’aggraver. En janvier 2021, c’est la présidence tunisienne qui avait révélé une tentative d’empoisonnement contre Kaïs Saïed.

Elle a affirmé dans un communiqué publié le 28 janvier 2021 qu’une enveloppe contenant une substance inconnue a été envoyée au Palais de Carthage.

L’employée qui l’a ouverte a perdu connaissance et celui qui était à ses côtés a eu un malaise, avait détaillé la même source. Moins de six mois après, le 17 juin 2021, le gouvernement tunisien a fait état officiellement d’une tentative d’assassinat contre le président Saïed.

Une année après, c’est le ministère tunisien de l’Intérieur qui dévoile un autre projet d’assassinat de Kais Saïed, en affirmant avoir prix connaissance de « graves menaces » visant le président de la République.

« Nous avons des informations vérifiées au niveau du ministère de l’Intérieur sur de graves menaces contre la vie et la sécurité du président de la République », a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que des « parties internes et externes étaient impliquées » dans ce complot dont « l’objectif était de porter atteinte à la sécurité publique tunisienne ». La porte-parole du ministère tunisien n’a pas donné de détails sur ces parties.

Attentat contre une synagogue déjoué

Dans la foulée, elle a annoncé que les forces de sécurité tunisiennes ont déjoué dans la nuit de jeudi à vendredi une tentative d’attentat près d’une synagogue à Tunis. Un individu, qui venait de blesser deux policiers devant ce lieu de culte juif, a été arrêté.

Les révélations faites ce vendredi par les autorités tunisiennes sur l’existence d’un projet d’assassinat du président de la République surviennent alors que la Tunisie est plongée depuis le 25 juillet 2021 dans une crise politique inédite. Cette crise a éclaté après la décision de Kaïs Saïed de suspendre le Parlement et de s’arroger tous les pouvoirs.

Pour sortir de l’impasse dans laquelle il a plongé la Tunisie, le président Saïed a décidé de réviser la Constitution. Adoptée en 2014, dans l’euphorie de la chute du dictateur Ben Ali, la Loi fondamentale que Saïed veut modifier est considérée comme la source des conflits récurrents entre le pouvoir exécutif et législatif, en partie à l’origine de la crise actuelle. Une nouvelle constitution sera soumise à un référendum populaire le 25 juillet prochain.

Le FMI veut la fin des subventions

En plus de la crise politique, la Tunisie fait face aussi à une situation économique très difficile avec une dette de plus de 100% du PIB, un taux de chômage de 18%, une inflation de 6%. Elle a dû compter à plusieurs reprises sur l’Algérie qui lui a accordé un prêt de 300 millions de dollars en septembre 2021.

A l’issue d’une mission en Tunisie, le FMI a déclaré mercredi 22 juin qu’il était prêt à entamer des négociations avec ce pays sur un nouveau programme de financements.

« Les répercussions de la guerre en Ukraine aggravent les déséquilibres déjà profonds dont souffre l’économie tunisienne et mettent la population à rude épreuve », a déclaré le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI,  Jihad Azour, en soulignant que « la gravité de la situation économique accroît ainsi la nécessité de mettre en œuvre sans délai des réformes ambitieuses. »

Le FMI presse la Tunisie d’entamer les réformes nécessaires pour redresser l’économie en mettant notamment fin aux subventions publiques qui grèvent le budget de l’Etat pour les remplacer par des aides ciblées. Ces subventions pourraient atteindre 1,3 milliard d’euros en 2022 contre un milliard d’euros en 2021, soit 3,5% du PIB de la Tunisie, selon les chiffres officiels.

Selon des médias tunisiens, le FMI devrait accorder un prêt de 1,7 milliard de dollars dans les prochains jours.

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