Société

Une maison d’orphelins construite en un temps record en Kabylie

Une maison de 170 m² pour orphelins construite en seulement 16 jours. On n’est pas en Chine, mais en Algérie. Précisément à Makouda, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

Les habitants de cette localité de Kabylie ont donné un bel exemple d’entraide et de solidarité en ce mois de Ramadhan 2024. Leur exploit suscite partout l’admiration, d’autant plus que ce qu’ils ont construit en un temps record est une maison pour des orphelins.

Tout a commencé lorsque Naïm Soltani, le célèbre animateur de l’émission de solidarité El Yed Fi El Yed (main dans la main), a été informé de la situation difficile de trois orphelins dans la région de Tirmitine, dans la même wilaya.

Hassan Boudjamaâ, un habitant d’Alger, a proposé d’offrir un terrain qu’il possède à Makouda, sa région d’origine. Tout est ensuite allé très vite.

Ouagueni Abdennour, un petit entrepreneur de la région, s’est engagé à prendre en charge les travaux. Mais il a vite été submergé. « Le premier jour, j’étais seul avec mes ouvriers, puis les gens ont commencé à affluer », raconte-t-il au micro de Berbère Télévision.

Ils sont en effet venus de partout. Des villages de Makouda évidemment, de Tirmitine, et de nombreuses localités de Kabylie, pour participer à cette action de solidarité, dans une région connue pour être championne en la matière.

Naïm, qui est à l’origine de nombreuses actions similaires à travers toute l’Algérie, ne croit pas ses yeux. Il n’a jamais vu ça. « Il y a chaque jour 250 volontaires », dit-il. « On s’est lancé le défi que ces orphelins habiteront leur maison avant l’Aid-el-fitr, maintenant, ce sera avant le 27ᵉ jour du Ramadhan », se félicite-t-il.

Chacun y est allé de sa contribution. Matériaux, matériel de travaux publics, travail sur le chantier, nourriture pour les volontaires…

« Même l’APC nous a facilité les choses concernant les documents de propriété et le permis de construire », indique l’architecte qui a réalisé le plan « en trois jours ».

Kabylie : une maison pour orphelins construite en 16 jours

Des dizaines d’ouvriers se relaient jour et nuit sur le chantier. Maçons, manœuvres, coffreurs, ferrailleurs, peintres…

« Nous avons nivelé la plateforme en trois jours, le soir même, nous avons réalisé les piliers, le lendemain le voile de soutènement, deux jours après la dalle, puis la brique… », détaille l’entrepreneur. Et ce ne sont pas les difficultés qui ont manqué, avec un petit chemin en pente, les fortes pluies au tout début, la boue…

Au seizième jour, les peintres étaient à l’œuvre. Autant dire que le chantier est quasiment achevé.

« Je ne m’attendais pas à une telle ampleur. Maintenant ça dépasse la question des orphelins. C’est l’union incarnée, on la perçoit. On peut réaliser un village d’orphelins, pas une maison. À travers cet exemple, c’est Dieu qui a voulu nous montrer le chemin », affirme le donateur du terrain.

Ceux qui ont pris cette initiative et tous ceux qui y ont contribué ont en effet donné l’exemple. Un homme est venu de Béjaïa proposer deux terrains qu’il dit posséder à Chaabet El Ameur (Boumerdès).

Les jeunes volontaires ont proposé à Naïm Soltani de « remplir trois bus » pour l’accompagner à M’sila où il supervise en ce moment un chantier de bienfaisance. « Comme ça, je peux construire 15 maisons en même temps », dit-il. Son seul regret, c’est de « ne pas avoir connu les jeunes de Makouda plus tôt ».

Passé l’émerveillement, les gens sur place réalisent qu’en fait, la Kabylie a toujours été ainsi. « Finalement, ce n’est pas étranger à notre culture. Jadis, c’est ainsi qu’étaient construites toutes les maisons de Kabylie, avec la Touiza », fait remarquer l’architecte.

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