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Une vidéo d’Anes Tina sur les « kahwi » crée la polémique en Algérie

Une vidéo d’Anes Tina sur les « kahwi » crée la polémique en Algérie

La récente vidéo du célèbre youtubeur Anes Tina a créé le buzz tant par son contenu que par les réactions réprobatrices qu’elle a suscitées sur les réseaux sociaux en Algérie.

La vidéo est une parodie de documentaire comme ceux que diffuse la chaîne National Geographic (rebaptisée à l’occasion Anes Tina Geographic).

D’une durée de 3 minutes et 44 secondes, la séquence parle d’une certaine frange de la population qui, l’été arrivé, adopte des comportements inappropriés, désobligeants et susceptibles d’importuner les gens, particulièrement sur les plages.

L’auteur de la vidéo les a affublés du terme « Kahwi » littéralement marron ou Kahwiyine au pluriel.

Un phénomène social qui ne date pas d’aujourd’hui  

En voix off, Anes Tina raconte le vécu des « kahwiyine» -incarnés par des figurants-, durant la saison estivale.

Il les dépeint comme étant particulièrement incommodants quand, roulant dans leurs voitures sur le chemin de la mer, ils allument la musique et font en sorte que « tout le monde l’entende ».

Les « kahwiyine », décrit Anes Tina, tiennent absolument à faire l’intéressant et à faire comprendre aux autres qu’ils se rendent à la plage.

Une fois arrivés sur place, ils tiennent aussi à attirer l’attention en adoptant des comportements par lesquels ils font tout pour attirer les regards envers eux.

Y compris lorsqu’ils font du bruit à l’aide de leur instrument fétiche, la darbouka.

Après la fête, viennent les bagarres et querelles entre « kahwiyine » mais qui, au moment du retour à la maison, finissent par faire la fête à la fin, quitte à bloquer la route aux automobilistes…

En somme, la vidéo traite de ces comportements comme en voit sur les plages et en dehors en Algérie.

Un phénomène qui n’est somme toute pas nouveau.

Racisme et stigmatisation

Depuis sa mise en ligne, le 29 juillet dernier, sur la page officielle sur YouTube d’Anes Tina au plus de 3 millions d’abonnés, la parodie a recueilli jusque-là plus de 600 000 vues et plus de 6 000 commentaires.

La vidéo a aussi été partagée sur les différents réseaux sociaux, dont Facebook et Twitter, recueillant des avis partagés, entre ceux qui applaudissent et rient d’une situation banale, et ceux qui dénoncent une connotation raciste et une stigmatisation d’une partie de la société.

« C’est trop marrant, c’est un très bon concept, j’espère que vous avez prévu une série de vidéos Anes Tina géographique pour traiter des problèmes de la société algérienne, bravo et bonne continuation », salue une fan d’Anes Tina.

« C’est un message clair, net et précis pour dire à la jeunesse algérienne qu’il y a d’autres façons bien plus intéressantes pour vivre sa jeunesse », reprend un autre admirateur.

D’autres internautes moins indulgents estiment que le concept traité dans la vidéo est « stigmatisant en associant la couleur d’une peau à un mauvais comportement social ».

Un internaute mécontent pense que la vidéo n’est en rien de l’humour, encore moins de l’analyse sociale.

Certains vont jusqu’à dénoncer ce qu’ils considèrent comme du racisme.

D’autres relativisent. « Je ne suis pas forcément fan (…) mais ça a le mérite de dénoncer un comportement social inadmissible », explique un autre à propos de la parodie d’Anes Tina.

Les fans qui défendent Anes Tina de faire du racisme en veulent pour preuve un passage de la vidéo où la voix off du youtubeur conclut par ces mots : « Il nous reste à dire que la  »race kahwi » n’est liée ni à la couleur de peau ni au lieu de résidence.

Tu peux être  »kahwi » même si tu brille d’une blancheur immaculée ou tu vis dans les quartiers huppés. Le  »kahwi » est une idée et une idée ne meurt pas ».

Anes Tina n’est pas à sa première parodie. Il est l’auteur de plusieurs vidéos traitant de faits sociaux, sous le sceau de la dérision et de l’humour, qui ont rencontré un franc succès en Algérie.

Le youtubeur a même tourné pour des chaînes télés privées algériennes.

Anes Tina a pris fait en faveur du Hirak du 22 février 2019 et participé aux manifestations qui ont abouti à la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

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