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Vente de thon sur les trottoirs : « Un vrai danger » pour la santé

Vente de thon sur les trottoirs : « Un vrai danger » pour la santé

Les consommateurs algériens se précipitent vers l’achat du thon sans se soucier des risques sanitaires liés à la mauvaise conservation et les conditions de découpe des carcasses exposées sur les trottoirs et aux abords des routes.

Le docteur Abdenour Aït Saïd, président de la société algérienne des biologistes de santé publique, tire la sonnette d’alarme, et met en garde contre le risque de toxi-infections auquel s’exposent les consommateurs. Il interpelle les pouvoirs publics sur ce phénomène de vente de thon au mépris des conditions sanitaires.

On est en train de voir le phénomène de vente de thon sur les trottoirs et les abords des routes. N’est-ce pas dangereux avec cette chaleur ?

Exactement, parce que la chaîne de froid est interrompue. Les poissonniers occasionnels exposent leurs produits sur des tables de fortune, qui ne sont pas adaptées.

La découpe de ces gros poissons dont le poids peut atteindre 100kg, prend beaucoup de temps, jusqu’à 10h. Ils sont exposés ainsi en plein soleil, et ce en plus des gaz émanant des tuyaux d’échappement des voitures.

Tout cela peut provoquer des toxi-infections alimentaires, et des intoxications dues au plomb et surtout le résidu de mazout quand il est mal brûlé, notamment sur les axes routiers. C’est un vrai danger. Donc vigilance et évitez l’achat de ce thon à partir d’une certaine heure, c’est-à-dire après 11h…

Faut-il rappeler l’importance de la température de conservation…

C’est une viande qui se putréfie rapidement, et comme elle est riche en acide aminé et humide, elle est propice à la prolifération des germes. Ces derniers peuvent provoquer des toxi-infections qui peuvent arriver jusqu’à la réanimation, et la mort.

Faut-il tirer la sonnette d’alarme ?

Tout à fait ! Nous essayons de sensibiliser au maximum et de faire un travail de proximité auprès du citoyen qui est attiré par le prix relativement bas. Mais ce qu’il faut savoir c’est que ce sont des protéines qui peuvent être fatales, surtout chez les jeunes enfants et les femmes enceintes. 

On remarque qu’il y a une absence totale de contrôle…

Je pense que le ministère de l’Intérieur doit se pencher et mettre à la disposition des services de contrôle au moins un véhicule pour qu’ils puissent sillonner les marchés communaux.

Qu’on le veuille ou non, on a 1541 communes, et à un moment donné cela devient ingérable. Il faut donc des moyens matériels pour y faire face. Pour ces gens qui s’approprient les espaces publics il appartient aux services de sécurité d’y mettre le holà.

 Il y a un laisser-aller quelque part, non ?

Je ne dirais pas que c’est un laisser-aller mais les gens sont quelque peu dépassés. Il y a beaucoup de chats à fouetter en même temps. Face à ces « marchés » qui poussent comme des champignons, le maire, premier magistrat de sa commune, doit de par cette qualité agir et alerter ses citoyens et les sensibiliser. Et d’un autre côté, ordonner aux services de sécurité de faire leur travail.  

Quel est votre message à la population ?

Le danger c’est qu’avec le protocole sanitaire allégé, ce sont de grandes quantités d’aliments qu’on sert à l’occasion des fêtes. Quand c’est mal conservé, ça peut constituer un danger. Et par rapport à la vente de thon, qui est certes du poisson blanc, il doit se conserver au frais avec de la glace ou bien dans des endroits isothermes et ce afin d’éviter l’interruption de la chaîne de froid.

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