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Algérie – Espagne : la visite d’Albares à Alger reportée à la dernière minute

Algérie – Espagne : la visite d’Albares à Alger reportée à la dernière minute

La réconciliation entre l’Algérie et l’Espagne devait être actée ce lundi 12 février à l’occasion d’une visite programmée à Alger du ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares.

Mais le déplacement a été reporté à la dernière minute, rapportent plusieurs médias ibériques. Il semble que malgré le dégel, il reste encore des divergences non résolues entre les deux capitales.

Après près de deux ans de crise diplomatique, les prémices d’un réchauffement entre Alger et Madrid ont commencé à apparaître en novembre dernier lorsque l’Algérie a nommé Abdelhafid Deghmoune comme ambassadeur à Madrid.

Le poste était resté vacant pendant 19 mois, depuis mars 2022, lorsque le gouvernement espagnol de gauche a effectué un revirement historique dans sa position sur le dossier du Sahara occidental en apportant son appui au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. Pedro Sanchez, le président du gouvernement, avait agi ainsi pour régler une longue crise avec le Maroc mais il en a provoqué une autre très aiguë avec Alger.

Outre le rappel de son ambassadeur, l’Algérie a procédé en juin de la même année à la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne, suivie du gel des échanges commerciaux entre les deux pays, hormis les exportations d’hydrocarbures.

La visite de la diplomatie espagnole à Alger reportée sine die

Interrogé en décembre dernier par la chaîne Al Jazeera, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a confirmé le réchauffement, l’expliquant par le changement « à 180 degrés » dans la position du gouvernement espagnol par rapport à celle adoptée en mars 2022.

Comme effet immédiat, le commerce entre les deux pays a repris, Alger ayant autorisé en janvier dernier l’importation de produits avicoles d’Espagne, puis en février celle des viandes rouges.

La réconciliation devait être actée solennellement par une visite de haut niveau. Jeudi dernier, le ministère espagnol des Affaires étrangères  a annoncé une visite de Jose Manuel Albares lundi 12 février.

Madrid veut obtenir d’Alger une relance totale du commerce entre les deux pays, mais cette demande risque de ne pas aboutir. L’Algérie semble opter pour une levée sur les importations nécessaires de ce pays.

Le déplacement d’Albares à Alger a toutefois été annulé à la surprise générale dimanche 11 février. Quelques heures avant le rendez-vous, la diplomatie espagnole a indiqué que la visite a été reportée pour des « raisons de calendrier » côté algérien, sans fournir d’autres détails.

Le journal El Confidencial a rapporté que c’est Albares qui a décidé de reporter son déplacement à Alger après avoir su qu’il ne sera pas reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

De son côté, El Mundo estime que le report du voyage constitue « sans aucun doute un revers pour la diplomatie espagnole » puisque la visite, annoncée jeudi 8 février, devait sceller « la normalisation totale des relations après leur rupture il y a plus de deux ans ».

Le journal rappelle que des sources diplomatiques espagnoles ont qualifié cette visite de « succès diplomatique » qui met fin à « la plus grande crise diplomatique à laquelle Pedro Sánchez était confronté ».

Selon nos sources, la visite d’Albares qui est considéré comme un pro-marocain a été reportée à une date ultérieure en raison de divergences entre les deux pays. Depuis la crise de mars 2022, l’Algérie et l’Espagne divergent sur le conflit au Sahara occidental.

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