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Clubs de foot algériens : pourquoi ces stages coûteux à l’étranger ?

Clubs de foot algériens : pourquoi ces stages coûteux à l’étranger ?

Pour la préparation de l’intersaison, une grande partie des clubs algériens de football ont choisi de séjourner à l’étranger. La France, la Turquie mais surtout la Tunisie sont les destinations choisies par les clubs algériens pour préparer la nouvelle saison sportive qui débute à partir de septembre prochain.

La Tunisie est la destination prisée des clubs algériens qui sont financés à perte avec l’argent public et qui animent un championnat de Ligue 1 devenu célèbre pour ses scandales d’arbitrage et les soupçons de corruption. Visiblement, il n’y a pas que les particuliers algériens qui préfèrent la Tunisie, les clubs de football aussi.

La Tunisie, destination n°1 des clubs algériens

De nombreux clubs algériens de football se trouvent actuellement en Tunisie dont le CRB, champion d’Algérie en titre. L’USM Alger, vainqueur de la dernière coupe de la confédération africaine, la JS Kabylie, l’Entente de Sétif, le NC Magra et le CS Constantine sont également en Tunisie pour préparer la nouvelle saison. Le RC Kouba, club de deuxième division, a également choisi les installations tunisiennes pour préparer la nouvelle saison.

La mode de la préparation en Tunisie ne date pas d’aujourd’hui. Les clubs algériens de football y vont depuis une dizaine d’années maintenant.

Les stages de préparation en Tunisie ont pourtant un coût exorbitant quand on sait que les présidents de plusieurs clubs se plaignent continuellement du manque de moyens financiers.

En effet, pour un séjour de deux semaines dans un établissement de moyenne gamme pour une délégation de 35 personnes avec accès aux installations sportives (salle de musculation, saunas, terrains), il faut débourser un minimum de quatre millions de dinars, et cela, sans compter les frais de transport. Un déplacement par avion vers la Tunisie en cette période du mois d’août reviendrait presque à doubler le montant.

Le MCA se prépare dans le luxueux Bois Guy en France

Le MC Alger qui a cassé sa tirelire pour s’offrir des joueurs internationaux à l’image de Youcef Belaïli, Djamel Benlamri et Mehdi Zerkane est allé se préparer au centre du Bois Guy à une soixantaine de kilomètres de Rennes en France.

Le centre accueille régulièrement des clubs professionnels français mais aussi européens de passage en France. « C’est l’endroit idéal pour une préparation de début de saison d’un club pro : des installations sportives de haut niveau dans un climat tempéré« , affirme Patrice Beaumelle, entraîneur du Mouloudia d’Alger pour le journal la Chronique Républicaine. Le technicien français décrit des « conditions optimales« .

Le MCA est la propriété du groupe Sonatrach. Il se nourrit, comme de nombreux clubs algériens, de la rente pétrolière. Le club de la capitale ne cache plus son train de vie. Depuis Rennes, il publie régulièrement des vidéos sur la préparation de ses joueurs dans un lieu paradisiaque. Dans un pays où les autres disciplines sportives souffrent du manque de financements, l’indécence n’a plus de limite.

Au vu des prix proposés aux particuliers rien que pour l’hébergement, qui sont de l’ordre de 134 € par nuitée, sans compter le transport et l’exploitation des installations sportives, le séjour du MCA au centre du Bois Guy coûterait jusqu’à 5 fois de plus qu’en Tunisie.

Si l’argument des installations sportives peut paraître convaincant quand on parle d’un pays comme la France ou la Turquie, il l’est moins quand il s’agit de la Tunisie.

Des clubs qui se nourrissent de la mamelle de l’État

« L’Algérie dispose d’établissements hôteliers capables d’offrir au moins la même qualité qu’en Tunisie sans exagération« , confie le gérant d’un hôtel en Algérie habitué à accueillir des équipes sportives.

Quand les grands clubs en Europe partent hors de leurs frontières pour se préparer, cela répond à une logique de marketing et de rayonnement à l’international. Les tournées en Amérique du Nord, en Asie et dans les pays du Golfe rapportent gros à des clubs comme le Paris Saint-Germain, le Bayern de Munich, le FC Barcelone, Manchester City et le Real Madrid.

Les clubs algériens n’empocheront aucun sou de leur séjour hors d’Algérie. Bien au contraire, les stages d’intersaison coûtent des fortunes pour de piètres résultats.

Avec tout l’argent dépensé, les résultats sur le terrain ne suivent pas. La Coupe de la CAF remportée par l’USM Alger la saison dernière cache mal les désillusions des clubs algériens sur le plan continental.

Sur les quatre clubs en lice en compétitions africaines, deux ont déjà été éliminés cette saison à savoir le CS Constantine et l’ASO Chlef respectivement en Ligue des champions et en Coupe de la CAF.

La saison passée, le CRB qui bénéficie de moyens financiers colossaux de la part du groupe public Madar et la JSK qui vient d’être rachetée par l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis n’avaient pas franchi le stade des quarts de finale de la Ligue des champions d’Afrique.

Ces clubs qui captent l’essentiel des aides de l’État pour le sport en Algérie ne rendent plus compte de leurs dépenses pour se préparer à l’étranger, acquérir des joueurs à des prix exorbitants et offrir des salaires mirobolants à des joueurs d’un niveau faible. Pour la formation, aucun club, à part le Paradou AC ne s’en occupe vraiment.

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