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Droits de l’Homme : les remarques du CDH et les réponses de l’Algérie

Droits de l’Homme : les remarques du CDH et les réponses de l’Algérie

Le conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adopté lundi 27 mars le rapport de l’examen périodique de l’Algérie.

Au cours de ce quatrième examen, qui a eu lieu en novembre dernier, 290 recommandations avaient été formulées à l’adresse de l’Algérie.

Lazhar Soualem, représentant de l’Algérie auprès de l’ONU à Genève, a fait savoir dans son intervention que l’Algérie a acceptée partiellement 4 de ces recommandations, tandis que 216 ont été acceptées totalement, parmi lesquelles 55 sont déjà mises en œuvre.

L’Algérie a toutefois émis des réserves concernant 70 recommandations. Dans ses réponses, M. Soualem a répondu aux remarques faites par les pays membres pendant l’examen.

Quelque 120 délégations ont pris la parole pendant l’examen de la situation des droits de l’Homme en Algérie, dont la majorité (plus d’une centaine) ont félicité l’Algérie pour les mesures mises en œuvre et le respect de ses engagements en matière de respect des droits de l’homme.

Les pays membres ont de nouveau félicité l’Algérie pour le nombre de recommandations acceptées, tout en faisant des remarques sur la liberté d’association, d’expression et de culte, la peine de mort et la situation des migrants et des défenseurs des droits de l’homme.

Même la situation des réfugiés sahraouis de Tindouf a été évoquée. Les réponses du représentant permanent de l’Algérie ont porté sur ces points.

Soualem a nié l’existence en Algérie de restrictions sur la création d’associations à caractère civil, expliquant que le pays lutte seulement contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

Quant à la liberté d’expression, elle est protégée par la Constitution, mais, a-t-il souligné, elle ne peut pas être utilisée pour porter atteinte aux droits et à la dignité d’autrui ou de l’État et c’est pour cela que le pays n’est pas disposé à abroger le délit de diffamation.

Si des recommandations ont fait l’objet de réserves, c’est à cause de leur « incompatibilité avec le contexte légal et culturel de l’Algérie », a en outre expliqué le diplomate algérien.

Outre la liberté d’expression et d’association, des délégations ont soulevé la liberté de culte, relevant que des églises ont été fermées et des pratiquants chrétiens et évangélistes ont fait l’objet de poursuites et d’emprisonnement.

Il a été fait état également d’entraves au travail des avocats, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes.

De plus, la lutte contre le terrorisme a été utilisée comme prétexte pour arrêter de nombreuses personnes qui ont exercé leur liberté d’expression et d’assemblée.

En dépit de progrès, les lois continuent d’être discriminatoires à l’égard des femmes, notamment en ce qui concerne l’héritage, ont souligné d’autres délégations qui ont aussi noté que les droits des migrants subsahariens continuent d’être violés.

Enfin, l’Algérie a été appelée à assumer ses responsabilités concernant les droits des réfugiés sahraouis à Tindouf.

Droits de l’Homme : l’Algérie répond point par point

Lazhar Soualem a répondu point par point à ces remarques.

Pour la question du terrorisme, il a indiqué que l’Algérie applique une définition du terrorisme qui correspond à son contexte et à sa réalité géopolitique, au moment où la communauté internationale n’a pas adopté une définition acceptée par tous.

Sur les libertés religieuses, il a répondu que même l’Islam, religion de l’État et de 90% de la population algérienne, est encadré.

Et il en est de même pour les autres religions, a-t-il rappelé, jugeant injuste de parler de discriminations religieuses en Algérie.

Les défenseurs des droits de l’homme ont aussi des responsabilités, en vertu de la déclaration de l’ONU qui porte le nom officiel de « Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus », a répondu le représentant algérien.

Aux critiques sur la peine de mort, Soualem a rétorqué que l’Algérie est « un pays abolitionniste de fait » puisqu’aucune exécution n’a été pratiquée depuis 30 ans.

La justice est indépendante en Algérie, a-t-il ajouté, mettant en exergue le rôle du Conseil supérieur de la magistrature.

Les rapatriements de migrants illégaux se font en collaboration avec les pays d’origine, l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM) et le Croissant-Rouge algérien, a défendu le diplomate, ajoutant, concernant cette question migratoire, que l’Algérie a de nombreuses frontières internationales, notamment dans la région du Sahel où se déploient le terrorisme et les trafics en tout genre.

Enfin, s’agissant des réfugiés sahraouis, Lazhar Soualem a appelé à se demander d’abord pourquoi ils se trouvent dans des camps en Algérie depuis quarante ans, « dans l’une des zones les plus hostiles de la planète qui soit ».

Il a rappelé à la communauté internationale que ces réfugiés sont victimes d’un déni de l’application du droit international et que le peuple du Sahara occidental attend la réalisation de son droit à l’autodétermination.

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