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« Interdiction du Ramadan en France » : et si la fake news anticipait l’avenir ?

« Interdiction du Ramadan en France » : et si la fake news anticipait l’avenir ?

Une folle rumeur a circulé sur les réseaux sociaux français annonçant la décision du gouvernement d’interdire le Ramadan cette année et d’expulser vers leur pays d’origine ceux qui refusent de se plier à la mesure.

Bien entendu, c’est une fake-news qui a fini par être démentie par le ministère de l’Intérieur français.

Il était en effet impensable que le gouvernement français prenne une telle mesure en porte à faux avec l’un des fondements de la République française, la liberté du culte.

Aucun État au monde, même les plus hostiles à l’Islam et aux religions d’une manière générale n’a franchi un tel pas et il est évident que ce n’est pas le gouvernement français qui le ferait.

Néanmoins, la rumeur n’est pas née du néant. Elle est le résultat d’une atmosphère et d’un environnement de plus en plus hostiles à l’Islam et c’est ce qui explique en plus que la vidéo a été vue, partagée et commentée autant de fois.

Il faut souligner qu’elle a été vue plus de 1,3 millions de fois sur Tik-Tok, ce qui est énorme pour une fake-news grossière qui sent de loin le mensonge.

En France, l’atmosphère autour de l’Islam et des musulmans est de plus en plus invivable. Elle l’est encore plus depuis le déclenchement de la guerre à Gaza qui a dévoilé au grand jour une alliance contre-nature entre l’extrême-droite et les lobbies pro-israéliens qui, désormais, se rencontrent sur la haine et le rejet de l’Islam.

Cela fait plusieurs années qu’un courant entier de la société et de la classe politique françaises fait des musulmans un point de fixation, comme le montrent les interminables polémiques qui éclatent au moindre fait impliquant un ou des musulmans, du plus grave au plus banal.

À force d’entretenir l’amalgame, le courant extrémiste et xénophobe, qui a bénéficié, il faut le dire, de nombreuses largesses, notamment de certains médias qui lui offrent des plages de large audience, a fini par pourrir la vie aux musulmans de France.

Et d’année en année, ce courant et son discours xénophobe montent inexorablement dans la société, dans le débat public, dans les sondages et surtout dans les urnes.

Ce que révèle la rumeur sur « l’nterdiction du Ramadan en France » en France

Marine Le Pen, héritière de son père Jean-Marie à la tête du Front national devenu le Rassemblement national, a atteint le second tour des deux dernières élections présidentielles (2017 et 2022) et son parti compte près de 90 députés au Parlement français.

Des sondages tout ce qu’il y a de plus crédible et sérieux commencent à donner Mme Le Pen gagnante à l’élection présidentielle de 2027.

Certes, elle n’a pas encore gagné et rien ne lui garantit d’être élue dans trois ans, mais comme le soulignent des politologues français à chaque échéance électorale, la France ne fait que repousser l’échéance de quelques années.

Autrement dit, au vu de la tendance actuelle, une victoire du courant extrémiste n’est plus qu’une question d’années. Si ce n’est pas Marine le Pen, cela pourrait être son successeur Jordan Bardella ou Eric Zemmour, un personnage encore plus extrémiste et aux idées plus tranchées concernant l’Islam et les musulmans. Pour Éric Zemmour, l’Islam est incompatible avec l’identité française et n’a pas sa place en France.

Avec un personnage de ce courant au pouvoir, l’interdiction du Ramadan pourrait en effet ne plus relever de la « rumeur » mais d’une décision officielle du gouvernement.

On n’en est pas encore là, mais l’éventualité ne relève plus de la chimère. Cela fait plus de 30 ans que la France, gouvernée pourtant alternativement par la droite républicaine et la gauche, n’a plus un rapport apaisé à l’Islam, avec une succession des polémiques et d’interdictions en tout genre, du foulard dans les écoles à l’abaya en passant par le Burkini et le voile intégral dans l’espace public.

Aujourd’hui, une question se pose légitimement : si un jeune ministre républicain, de surcroît issu de la gauche, comme Gabriel Attal (devenu depuis Premier ministre) est parti en croisade contre l’abaya dans les écoles, que fera un Éric Zemmour aux commandes du ministère de l’Éducation, du gouvernement, ou de la France ?

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