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La peine d’El Kadi Ihsane devient définitive : un « coup dur » pour sa famille

La peine d’El Kadi Ihsane devient définitive : un « coup dur » pour sa famille

La famille du journaliste El Kadi Ihsane sort du silence après le rejet par la Cour suprême jeudi 12 octobre du pourvoi en cassation introduit par la défense.

« Le jeudi 12 octobre 2023 a été un coup dur pour nous, épouse et enfants d’Ihsane El Kadi, journaliste emprisonné pour ses opinions depuis dix mois », écrit la famille dans une déclaration publiée lundi 23 octobre sur les réseaux sociaux.

Le 12 octobre, le journaliste El Kadi Ihsane a épuisé son dernier recours. La Cour suprême, la plus haute juridiction de la justice algérienne, a rejeté les pourvois en cassation introduits dans les deux affaires pour lesquelles il a écopé de peines de prison ferme, dont une très lourde.

Le directeur et fondateur des sites électroniques Maghreb Émergent et Radio M est emprisonné à la prison d’El Harrach depuis son arrestation fin décembre dernier chez lui à Zemmouri, près d’Alger

Poursuivi pour « perception de fonds de l’étranger » visant à « porter atteinte à la sécurité de l’État », il a été condamné en première instance par le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) à 5 ans de prison dont trois ans ferme. La peine a été aggravée en appel en juin par la Cour d’Alger qui a condamné El Kadi Ihsane à 7 ans de prison dont 5 ans ferme.

Avant son arrestation, El Kadi Ihsane avait écopé de six mois de prison ferme dans une autre affaire, sur une plainte de l’ancien ministre de la Communication Amar Belhimer après un article publié sur Radio M. Il était poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale ».

Après l’arrêt de la Cour suprême, les deux jugements deviennent définitifs.

Condamnation définitive d’El Kadi Ihsane : sa famille sous le choc

« Ses amis, ses collègues et tous ceux qui se soucient de l’avènement d’un État de droit en Algérie ne sont pas moins que nous sous le choc », ajoute la famille d’El Kadi Ihsane.

El Kadi Ihsane n’aura pas le droit à un troisième procès dans les deux affaires, « malgré les multiples violations de la procédure pénale » et en dépit de l’article 54 de la Constitution qui dispose que « le délit de presse ne peut faire l’objet d’une peine privative de liberté », regrette la famille El Kadi qui dénonce une décision qui « illustre l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire pour faire taire les voix dissonantes ».

Dans la déclaration, la famille réitère son « soutien inconditionnel » à Ihsane El Kadi et réaffirme son « appui pour son noble, juste et incessant combat pour une presse algérienne professionnelle et indépendante et une Algérie libre et démocratique ».

Elle exprime aussi son admiration pour son courage, son abnégation et « sa détermination à effectuer son travail de journaliste en dépit des intimidations » ainsi que « son incroyable force et sérénité ». « Il reste une inspiration quotidienne pour nous comme pour beaucoup d’Algériennes et d’Algériens », lit-on dans la déclaration.

La famille El Kadi remercie en outre les citoyens, les avocats, les organisations de défense des droits de l’Homme, journalistes, artistes, et militants qui se sont mobilisés, citant nommément les intellectuels Noam Chomsky, Leila Shahid, Annie Ernaux, Ken Loach, Etienne Balibar, Joyce Blau, Elias Khoury, Abdelatif Laabi, Achille Mbembe, Arundhati Roy, Youssef Seddik qui ont appelé dans une tribune publiée en mai dernier dans le journal Le Monde à la libération du journaliste.

Tout en exprimant sa solidarité avec le peuple palestinien, la famille d’El Kadi Ihsane appelle les dirigeants algériens, à « face à cette tragédie qui se produit sous nos yeux impuissants », à « faire preuve de sagesse afin de permettre à tous les Algériens de former un front uni devant les défis internes et externes auxquels fait face l’Algérie ».

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