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Plongée dans la riche histoire de la cité antique de Timgad

Plongée dans la riche histoire de la cité antique de Timgad

La riche histoire de Timgad, anciennement appelée Thamugadi, située au nord des Aurès, a été exhumée à travers un article rédigé par Rubén Montoya, publié le 6 décembre 2022, sur le site internet du magazine National Geographic.

Dans cet article, rédigé sous le titre «Thamugadi : la sublime cité romaine ensevelie par le Sahara», l’on apprend beaucoup de choses sur ce site antique qui a une valeur universelle exceptionnelle, classé dans la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 1982.

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«Les recherches effectuées, le 12 décembre 1765, par un explorateur Écossais, James Bruce, puis en 1875, par Robert Lambert Playfair, consul de Grande-Bretagne à Alger et par des chercheurs français ont permis à de nombreux historiens de reconstituer l’histoire de la ville», est-il écrit d’emblée dans cet article.

L’auteur de l’article trouve qu’il est peu fréquent de voir des villes entières ensevelies sous le sable du désert comme Thamugadi, l’une des rares anciennes cités romaines mises au jour dans leur intégralité.

Fondée par l’empereur Trajan en 100 de notre ère, Timgad fut un «avant-poste romain de la province nord-africaine de Numidia», note National Geographic.

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Construite à l’intersection de six routes romaines, Timgad fut une ville prospère durant plusieurs siècles. Elle comptait 15.000 habitants au milieu du troisième siècle.

Une position stratégique pour l’Empire romain

Timgad, était un centre d’activité commerciale et agricole qui disposait d’infrastructures publiques de qualité, notamment une imposante bibliothèque, un théâtre de 4000 places, un marché, 14 thermes publics et de somptueuses résidences privées», est-il mentionné.

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Plus loin, on apprend du même article que «l’invasion des Vandales en 430, a affaibli la ville qui ne retrouva jamais sa gloire d’antan et tombe en ruines quelques siècles plus tard».

Le sable du Sahara finit par avoir raison de cette cité antique. «Le désert recouvre par la suite peu à peu Thamugadi qui sera totalement enterrée sous le sable pendant plus d’un millénaire, jusqu’à l’arrivée de l’explorateur Écossais James Bruce», relate l’article.

Une toponymie amazigh latinisée

Contacté par TSA pour avoir de plus amples informations sur Timgad, Ali Guerbabi, archéologue et conservateur en chef honoraire du patrimoine culturel, nous renvoie à un article qu’il a écrit en 2003, dans la 286ème édition de la revue «Dossiers d’archéologie», sous le titre «Algérie antique, de l’époque numide à la conquête vandale.»

Pour Ali Guerbabi, qui occupait au moment de la rédaction de cet article le poste de conservateur du site et du musée de Timgad, «la majorité des cités antiques de l’Afrique du Nord ont une toponymie amazigh latinisée. C’est le cas de Thamugadi».

Voici son argument : «Des gisements préhistoriques passés inaperçus au siècle dernier montrent que cette cité aurait connu une présence humaine antérieure à l’arrivée des Romains. Les fouilles menées aux seuls niveaux jugés romains ne permettent pas à l’heure actuelle d’affirmer l’existence d’un habitat pré-romain sur ces lieux», nuance-t-il toutefois.

D’intenses fouilles ont été menées entre 1880 et 1962 par des explorateurs français. «Les principaux monuments à l’image du forum, du théâtre, du Capitole, des marchés et des grands thermes ont été exhumés par des fouilles menées de 1880 à la veille de l’indépendance en 1962», précise Ali Guerbabi.

Un grenier de céréales et d’huile d’olive

Cet archéologue raconte plusieurs facettes de la vie de cette cité antique dont notamment le volet politique : «L’une des réputations de cette ville est le rempart qui l’entoure prévu dans un plan en damier. »

« Le forum constitue le foyer politique composé de plusieurs édifices dont la Curie qui est le siège du conseil municipal, le temple dédié au culte de l’empereur et la basilique qui faisait office de tribunal», détaille cet archéologue.

Ali Guerbabi relate ensuite que Timgad est implantée «au milieu d’un environnement immédiat fait d’exploitations agricoles parsemées de meules à céréales, des pressoirs à huile, mais aussi d’activités artisanales concentrées dans un quartier».

Au fil des siècles, la ville s’agrandit. «La cité qui a subi une extension de 11 ha à plus de 80 ha, abrite un Capitole qui représente le culte officiel ainsi que des vestiges d’une douzaine d’églises retrouvées sur ce site», note encore Ali Guerbabi qui raconte que «les Byzantins marquèrent le site, en 539, en implantant une forteresse».

Timgad, patrimoine mondial de l’Unesco

Dans l’argumentaire qui a fortement plaidé en faveur de l’inscription de Timgad sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1982, il est écrit que «Timgad compte une richesse architecturale formée de diverses typologies à l’image du système défensif, des édifices édilitaires et de spectacles et d’un complexe épiscopal».

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture met en avant une image vivante de Timgad qui a rayonné en Afrique du Nord.

«Timgad reflète une image vivante de la colonisation romaine en Afrique du Nord qui a duré plus de trois siècles. Colonie forte et prospère, cette cité antique donne une image saisissante de la grandeur romaine en terre numide», est-il encore écrit sur le site internet de l’agence onusienne.

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