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Scandale Pegasus : les noms des hauts responsables ciblés par le Maroc dévoilés

Scandale Pegasus : les noms des hauts responsables ciblés par le Maroc dévoilés

Entre 2017 et 2019, le Maroc a espionné massivement l’Algérie, avec le logiciel espion israélien Pegasus.

Les téléphones portables de hauts responsables civils et militaires algériens ainsi que plusieurs autres milliers de téléphones appartenant à l’élite algérienne ont été infectés, selon les données consultées par Forbidden Stories et « Le Monde » qui ont été publiées ce mardi par le quotidien français.

Durant le hirak qui a éclaté en Algérie le 22 février 2019 pour chasser le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne, un « opérateur des services de sécurité du Maroc s’intéresse aussi de près au climat politique qui règne en Algérie », explique Le Monde qui ne précise pas la qualité de cet opérateur.

Plus de 6.000 numéros algériens ont été sélectionnés par le Maroc pour les espionner, parmi lesquels ceux attribués à des diplomates algériens en poste dans plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique.

Selon le Monde, ces pays sont : Afrique du Sud, Angola, Belgique, Burkina Faso, Canada, Côte d’Ivoire, Émirats arabes unis, Égypte, Espagne, Éthiopie, Finlande, Indonésie, Iran, Kenya, Mauritanie, Maroc, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République tchèque, Rwanda, Sénégal, Suède, Suisse, Syrie, Tunisie, Turquie et Zimbabwe.

Plus grave encore, l’opérateur marocain a espionné les numéros présumés de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Abdelkader Mesdoua, du colonel Karim Hadj Sadok, l’attaché militaire à la même ambassade.

Selon la même source, tous les hauts responsables algériens durant la première année du hirak ont été ciblés par le Maroc.

Dans le listing des numéros infectés, on y trouve ceux présumés de Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP décédé en décembre 2019, du chef de la DGSI (services intérieurs), le général Wassini Bouaza, les frères et sœur de Abdelaziz Bouteflika : Saïd, Nacer et Zhor. Même un numéro supposé être celui de Saïd Chanegriha, à l’époque chef des forces terrestres de l’ANP, et actuel chef d’état -major de l’ANP, y figure.

La liste des responsables algériens espionnés par le Maroc est encore longue. On y trouve Ramtane Lamamra, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui ainsi que Noureddine Ayadi, qui a occupé successivement les postes de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères puis de directeur de cabinet de la Présidence de la République, et qui est « lui aussi placé dans la liste des cibles potentielles », selon le Monde.

On y trouve aussi Ali Haddad, à l’époque président du FCE (actuellement en prison), et surtout l’adjudant Guermit Bounouira, secrétaire particulier de Gaid Salah, qui s’est enfui en Turquie après la mort de son chef, avant d’être extradé et incarcéré à la prison militaire de Blida pour haute trahison.

Le Maroc ne s’est pas contenté d’espionner de hauts responsables algériens. Il s’est intéressé à des journalistes et à des personnalités politiques comme Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul, selon le Monde. Et plus surprenant, il a même ciblé le numéro de l’ambassadeur de France de l’époque, Xavier Driencourt, et celui attribué à l’attaché militaire français.

« Cela fait partie de la chaîne des actes d’hostilité du Maroc envers l’Algérie. Cette hostilité permanente vise donc désormais les institutions, mais aussi des personnalités indépendantes », a réagi Rahabi dans une déclaration au même journal.

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