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Amel Brahim-Djelloul chante en kabyle – Vidéo

Amel Brahim-Djelloul chante en kabyle – Vidéo

Hormis leurs origines communes, rien à priori ne devrait lier le romancier algérien Mouloud Feraoun et la chanteuse soprano franco-algérienne Amel Brahim-Djelloul.

Les deux personnages de la culture algérienne se rencontrent pourtant par un titre commun de l’une de leurs œuvres, la soprano ayant choisi, pour intituler son dernier album, d’un roman très connu de Feraoun : « Les chemins qui montent ». L’album devrait sortir en octobre prochain.

Elle ne parle pas le kabyle, mais chante dans cette langue, qui est celle de ses ancêtres, après s’être affirmée sur les scènes des plus grands opéras du monde.

Amel Brahim-Djelloul est née en 1975 à Alger où elle a fait ses premiers pas dans la musique classique.

Partie jeune en France, elle poursuit son apprentissage à Paris et se lance dans une carrière qui l’a mènera loin et fera d’elle l’une des voix les plus reconnue du style soprano, interprétant les œuvres des grands virtuoses de la musique classique mondiale et se produisant dans les salles les plus prestigieuses.

Pour préparer l’œuvre qui se veut comme un clin d’œil à sa culture d’origine, elle a mis à profit la longue période de confinement où les salles de spectacles étaient fermées à cause de la pandémie de Covid-19, raconte-t-elle à Radio France.

D’abord il faut une immersion dans cette culture. Et quoi de mieux que la littérature pour le faire ?

« C’est une longue période de lecture et d’immersion dans la littérature francophone algérienne. J’ai lu énormément de choses. Tous les auteurs étaient des auteurs francophones mais d’origine kabyle. L’idée c’était justement  de mettre à l’honneur la culture kabyle », dit-elle.

Besoin d’élévation et d’enracinement

La soprano ne parle pas la langue kabyle, mais elle la chante, la « touche profondément ».

« Après cette période, je me suis dit : suis ton instinct, ton cœur et fais ce qui te plaît. Pars avec ton cœur et le reste suivra », ajoute-t-elle.

Dans sa carrière, il lui est arrivé de chanter en kabyle, précisément deux chansons de Idir, un chanteur qui a bercé son enfance. Elle a aussi grandi avec les chansons d’un autre grand nom de la musique kabyle, Djamel Allam.

Dans « Les chemins qui montent », elle reprend justement des œuvres de ces deux monuments. Il y aura aussi des morceaux du groupe féminin Djurdjura et, pour aller plus profondément dans les racines, des chants de Taos Amrouche.

Mais pourquoi, « Les chemins qui montent », le titre d’un roman racontant une histoire d’Amour ? Amel Brahim-Djelloul répond : « J’ai eu un coup de cœur pour un auteur en particulier, Mouloud Feraoun. Les chemins qui montent, c’est une élévation. Feraoun est né à Tizi Hibel, il vivait dans les montagnes et il y a quelque chose de majestueux dans une montagne, avec ce profond enracinement et ce rapport au ciel ».

Elle trouve d’ailleurs le titre très « inspiré ». « Je pense qu’on a besoin de lumière et d’être tiré vers le haut, sans oublier d’où on vient profondément et ce qui nous relie dans la vie », résume-t-elle.

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