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Cheptel : l’Algérie va criminaliser l’abattage des vaches et des brebis

Cheptel : l’Algérie va criminaliser l’abattage des vaches et des brebis

L’Algérie va criminaliser l’abattage des femelles reproductrices pour préserver son cheptel de la disparition. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a annoncé ce samedi qu’un projet de loi criminalisant l’abattage des vaches, brebis et chèvres était en cours de préparation au niveau de son département.

« Nous présenterons dans les plus brefs délais un projet de loi criminalisant l’abattage des femelles du cheptel comme les brebis et les vaches », a déclaré le ministre Henni lors d’une rencontre avec les cadres de son département des 58 wilayas du pays.

Le ministre de l’Agriculture a fait état des rapports parvenant à son département sur l’ampleur prise par l’abattage des femelles du cheptel algérien. « Il y a des gens qui parlent de l’abattage des brebis, des vaches », a-t-il déploré en ajoutant : Égorger des vaches ou des brebis va « devenir un acte criminel » en Algérie.

À un mois de la fête de l’Aïd-el-Adha qui sera célébrée fin juin en Algérie, le ministre de l’Agriculture a annoncé la mobilisation des vétérinaires pour préparer le dispositif de sécurité sanitaire afin de protéger la santé des citoyens et la ressource animalière du pays.

Algérie : « Égorger des vaches ou des brebis va devenir un acte criminel »

L’occasion pour le ministre de tirer la sonnette d’alarme. « Notre cheptel est menacé de disparition à cause de l’abattage des femelles productives », a-t-il alerté.

L’Algérie fait face à une régression inquiétante de son cheptel en raison de l’abattage illégal des femelles productives, de la sécheresse qui a fortement réduit la surface des pâturages dans les Hauts-plateaux qu’on appelle le pays du mouton, des techniques d’élevage archaïques et des maladies infectieuses.

L’été dernier, les autorités ont menacé une vaste campagne de sensibilisation des éleveurs et des bouchers sur les conséquences dangereuses de l’abattage des femelles sur le cheptel.

L’Algérie interdit l’abattage de la femelle du cheptel depuis plusieurs années, mais sur le terrain, des vaches, des brebis et des chèvres sont régulièrement égorgées pour être vendues comme viandes dans les boucheries.

La loi 88-08 du 27 janvier 1988 relative aux activités de la médecine vétérinaire et à la protection de la santé animale interdit l’abattage à des fins de boucherie des animaux reproducteurs, femelles et géniteurs.

« En cas d’infraction, les animaux abattus ainsi que toutes leurs parties seront saisis. En cas de récidive, les contrevenants sont passibles d’une amende évaluée au triple de la valeur de la saisie », dispose l’article 83 de cette loi.

Selon le dernier recensement du cheptel effectué par les autorités en 2022, l’Algérie compte 19 millions de têtes de mouton et non 29 millions comme cela a été souvent annoncé ces dernières années.

Lors du dernier Ramadan, le gouvernement a été contraint de recourir à l’importation de la viande rouge pour faire face à la flambée de ce produit sur le marché national.

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