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La France secouée par une nouvelle polémique liée au port du hijab

La France secouée par une nouvelle polémique liée au port du hijab

Un syndicaliste connu pour ses positions pro-palestiniennes convoqué par la police anti-terroriste et une demandeuse d’emploi recalée à cause de son hijab.

Le débat ne s’apaise pas en France sur toutes les questions liées à l’Islam et aux musulmans, y compris sur celle, pourtant purement politique, de la guerre que mène Israël contre Gaza.

Anasse Kazib est un syndicaliste cheminot de Sud Rail, ancien candidat à la présidentielle et militant de gauche connu en France, notamment pour son activisme pour que cesse l’agression israélienne contre la bande de Gaza qui dure depuis plus de six mois.

Lundi dernier, il a annoncé avoir reçu une convocation de la police anti-terroriste pour son soutien au peuple palestinien, au même titre que de nombreux membres du mouvement de gauche « Révolution permanente ».

Kazib a fait savoir sur X qu’il a été convoqué dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », précisant que cela fait suite à « des tweets de solidarité avec la Palestine ».

Jusque-là, les voix pro-palestiniennes étaient prises à partie, mais seulement dans le débat public. « Où va la démocratie quand le refus d’un génocide et d’un colonialisme est combattu comme une forme de terrorisme ? », s’est interrogé Jean-Luc Mélenchon sur le même réseau social. « L’antiterrorisme n’a rien d’autre à faire ? », a ajouté le leader de La France Insoumise (LFI).

« Le gouvernement cherche à nous intimider pour qu’on se taise et qu’on laisse le massacre des Palestiniens se dérouler sans réagir », a réagi pour sa part Selma Labib du Parti Anticapitaliste.

Amalgames en France entre hijab et situation à Gaza

Rob Grams, rédacteur en chef de Frustration, a mis en exergue le deux poids, deux mesures par rapport aux supporters d’Israël et aux soutiens de la Palestine, écrivant qu’en France, « on peut soutenir en toute impunité le massacre des Palestiniens, ce qui constitue pourtant de l’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ».

« Le crime est le génocide, la justice est l’anticolonialisme », a simplement écrit sur X l’écrivaine Kaouthar Harchi.

Parallèlement, la France est secouée par l’affaire d’une jeune femme recalée à un emploi de vendeuse pour avoir refusé de retirer son voile. Mercredi 10 avril, le gérant d’une boutique de la marque Geox à Strasbourg a expliqué à une jeune femme qu’elle ne pouvait pas travailler dans le magasin en portant le voile islamique, « au nom de la loi ».

La femme a filmé la séquence et le court échange qu’elle a eu avec l’employeur. Elle a tout balancé sur Tik-Tok où, selon Le Figaro, son profil indique qu’elle est « une musulmane inspirante » et qu’elle « embrasse le hijab ».

L’affaire a depuis pris une autre dimension. La vidéo étant visionnée plus de 1 million de fois, le gérant a subi un déferlement d’insultes et de menaces qui l’ont amené à déposer plainte.

Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), a dénoncé une « discrimination inacceptable » et appelé les musulmans à contacter l’entreprise Geox pour exprimer leur « désapprobation». Le gérant du magasin Geox qui a refusé de recruter la jeune femme voilée a rejeté les accusations d’ « islamophobie » qui l’accablent.

Certains comme le youtubeur Bassem ont critiqué le geste de la femme recalée à cause de son voile en raison de son impact sur le reste des musulmanes qui portent discrètement le hijab en France.

Au-delà de la légalité de son attitude, cette affaire a relancé le débat sur la discrimination à l’emploi en France qui cible particulièrement la communauté musulmane et les immigrés.

La jeune femme a expliqué qu’elle ne précise pas sur ses profils ou sur son CV le fait qu’elle porte le voile de peur que les recruteurs ne donnent pas suite à ses demandes.

L’affaire a surtout relancé de plus belle les amalgames entre l’Islam, le terrorisme et la situation en Palestine. Le dérapage le plus frappant est celui du journaliste de BFMTV Christophe Barbier.

Face à l’avocate Elsa Marcel venue défendre sur son plateau le cas de la femme voilée, l’éditorialiste lui a dénié le droit de juger parce qu’elle est aussi solidaire d’Anasse Kazib qui, selon lui, s’est « réjoui » des attaques menée par le Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre dernier. Anasse Kazib a décidé de porter plainte.

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