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Lutte anti-corruption en Algérie : « Pas de chasse aux sorcières » (APS)

Lutte anti-corruption en Algérie : « Pas de chasse aux sorcières » (APS)

Autre mise au point des autorités algériennes à travers l’APS. Cette fois, c’est à propos de la lutte anti-corruption que l’agence de presse officielle a tenu à apporter quelques précisions, pour rassurer les cadres après l’incarcération de l’ex-ministre Nassim Diafat.

Le commentaire qui a été diffusé ce mardi 11 avril survient quelques jours après l’arrestation et l’incarcération de Nassim Diafat, ministre délégué à la Petite et moyenne entreprise de janvier 2020 à septembre 2022.

Nassim Diafat a été présenté devant la justice jeudi 6 avril avec 37 autres personnes pour abus de fonction et intervention auprès d’une entreprise publique pour obtenir d’indus avantages à des membres de sa famille.

Le fait est rare, car jusque-là, les nombreux procès anti-corruption traités par la justice algérienne concernaient uniquement des ministres et responsables ayant servi sous l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, si l’on excepte l’ancien ministre des Ressources en Eau, Arezki Baraki.

Ministre sous Abdelmadjid Tebboune, certes, mais Baraki est poursuivi pour des faits antérieurs, commis lorsqu’il dirigeait l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).

Très vite, l’événement a été saisi au vol par certaines parties, qualifiées dans le commentaire de l’APS de « forces de l’inertie » et de « partisans du statu quo », pour lancer toutes sortes de rumeurs annonçant des poursuites en cours ou à venir contre des responsables anciens et en exercice.

Une sorte de nouvelle « chasse aux sorcières ». L’APS dément formellement l’existence de « règlements de comptes », de « chasse aux sorcières » ou d’une prétendue « liste » de cadres placés sous contrôle judiciaire, comme le soutiennent certaines pages sur les réseaux sociaux.

D’autre part, elle remet les choses à leur endroit concernant certaines conclusions vite tirées de l’arrestation de l’ex-ministre Diafat. « Les affaires de corruption ne sont plus monnaie courante » et même si le pays ne l’a pas « totalement extirpé », le phénomène est « infinitésimal » dans « cette Algérie d’après-Hirak », écrit l’agence officielle.

Corruption en Algérie : un double objectif à contrecarrer 

La mise au point, à en juger par sa teneur, est de contrecarrer le « double objectif » de ceux qui chercheraient à « déstabiliser » les cadres et à noircir l’image du pays en matière de corruption.

Il s’agit d’abord de rassurer les cadres en exercice et tirer le tapis sous les pieds de ceux qui tenteraient de créer un climat de psychose semblable à celui qui a tétanisé les responsables à tous les niveaux et freiné la marche de l’investissement et de l’économie dans les années 2020 et 2021.

Le président Abdelmadjid Tebboune a multiplié à partir de 2020 les assurances et les mesures concrètes afin d’amener les walis et autres cadres de l’État à se défaire de la « peur d’aller à El Harrach », réitérant à chacune de ses sorties que les actes de gestion ne seront plus punis pénalement et que seuls le seront les actes avérés de corruption.

Il s’agit aussi de tuer dans l’œuf la tentative de présenter l’affaire Diafat comme la preuve que rien n’a changé en Algérie et que la corruption gangrène toujours les institutions de l’État.

Bien au contraire, souligne l’APS dans son commentaire, les poursuites engagées contre l’ex-ministre de la PME sont « la preuve de la fin de l’impunité » et démontrent que la « gangrène est traitée immédiatement » pour ne pas la laisser « se généraliser comme par le passé ». L’époque de la « collusion de l’oligarchie prédatrice avec certains hauts responsables, est désormais révolue », assure l’agence officielle algérienne.

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