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PLFC 2018 : des hausses d’impôts pour renflouer les caisses de l’État, pas de concessions agricoles pour les étrangers

PLFC 2018 : des hausses d’impôts pour renflouer les caisses de l’État, pas de concessions agricoles pour les étrangers

Le conseil du gouvernement s’est réuni hier pour examiner et adopter la nouvelle copie du Projet de loi de finances complémentaire pour 2018. Comme annoncé donc, Ahmed Ouyahia a revu la première mouture à la demande du président Bouteflika. Que peut- on retenir de cette révision ?

Globalement, Ouyahia a préservé l’esprit de la première mouture, à savoir le recours aux taxes pour renflouer les caisses de l’État. Il a même renforcé cette orientation en créant de nouvelles taxes et en augmentant celles qui existent déjà.

Les augmentations touchent notamment les droits de timbre du passeport biométrique, de la carte nationale d’identité et du permis de conduire. Ainsi, le droit de timbre du passeport biométrique passe de 6 000 à 10 000 dinars pour le passeport de 28 pages, et de 12 000 à 50 000 dinars pour le passeport de 48 pages.

Pour la carte biométrique, les Algériens devront payer désormais 2500 pour l’avoir. L’État a décidé aussi d’augmenter les taxes sur les recharges téléphoniques, maintient aussi une imposition assez lourde sur les produits importés destinés à la consommation.

« Difficultés budgétaires causées par la baisse du prix du baril »

Comment le gouvernement a-t-il justifié ces hausses ? Le Premier ministre qui a paradoxalement affirmé dans sa dernière conférence de presse que la situation économique du pays s’est nettement redressée avec le recours à la planche à billet, reprend son discours alarmiste et évoque dans ce projet « les difficultés budgétaires causées par la baisse du prix du baril et du pétrole ».

De l’avis du gouvernement, « certains services publics incombant aux institutions étatiques ont connu des hausses en terme de coût pour les réaliser, et ce en raison de l’évolution économique et technologique ». « Ces surcoûts, poursuit le gouvernement, impliquent inéluctablement plus de subvention qui doivent être puisées sur le budget de l’État, lesquelles sont heurtées ces dernières années à des difficultés budgétaires ».

La duplicité du discours est tout de même frappante. En l’espace de quelques semaines, les Algériens ont eu droit à des discours contradictoires concernant la situation économique du pays.

Par ailleurs, le pouvoir a habitué les Algériens aux jeux d’apaisement à la veille de chaque élection électorale en reportant même au détriment des équilibres financiers du pays toutes les décisions impopulaires. Ouyahia a tout simplement « transgressé » cette règle. Le gouvernement est-il en panne d’idées ?

Pas d’étranger dans les concessions agricoles

Le Premier ministre semble avoir été désavoué sur ce point. Le président a finalement dit non à l’ouverture des concessions agricoles au profit des étrangers. L’article 3 de la première version du LFC 2018 a été tout simplement retiré. Il prévoyait, rappelons-le, que le droit de concession des terres agricoles et les moyens d’exploitation relevant du domaine privé mis à la disposition des fermes pilotes, est transféré aux sociétés d’investissement créées dans le cadre de partenariat privé-public avec des investisseurs nationaux et étrangers ».

Le gouvernement avait justifié le nouveau mode de concession agricole, par l’échec des fermes pilotes.

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