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Quatre prêts en dix ans : le FMI vole au secours du Maroc

Quatre prêts en dix ans : le FMI vole au secours du Maroc

Pour la quatrième fois en dix ans, le Fonds monétaire international (FMI) vole au secours du Maroc en lui accordant une ligne de crédit de plusieurs milliards de dollars.

Déjà considéré comme l’un des pays les plus endettés d’Afrique, le royaume continue d’alourdir sa dette dont l’encours était estimé en 2022 déjà à 65 milliards de dollars par la Banque mondiale.

Un accord de financement avec le Maroc, d’une valeur de 5 milliards de dollars et d’une durée de deux ans, a été approuvé lundi 3 avril par le conseil d’administration du FMI, a annoncé l’institution de Bretton Woods dans un communiqué diffusé ce mardi 4 avril.

L’accord a été examiné le 6 février dernier et la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, avait prévenu qu’elle recommanderait son approbation.

Le Maroc venait de quitter la liste des pays soumis à la surveillance du Groupe d’action financière (GAFI), un organisme chargé de la traque du blanchiment d’argent, sans quoi le déblocage de la ligne de crédit du FMI n’aurait pas été possible.

La ligne de crédit sollicitée et obtenue par le Maroc est destinée à « renforcer les réserves extérieures » du pays et à le prémunir des « risques extrêmes plausibles sur une base temporaire », est-il indiqué dans le communiqué du FMI.

Le conseil d’administration du FMI a expliqué que sa décision est motivée par les politiques, les cadres politiques institutionnels et les « fondamentaux économiques solides », du Maroc.

FMI – Maroc : 4 lignes de crédit depuis 2012

Néanmoins, il a souligné que l’économie marocaine reste exposée aux aléas de l’environnement économique et financier mondial, à la volatilité des prix des matières premières et aux sécheresses récurrentes.

Le royaume vit une crise économique et financière aiguë, marquée par une très forte inflation et la montée de la contestation sociale, notamment à travers des manifestations de rue. La hausse des prix des produits alimentaires de base et des carburants notamment a aggravé la précarité de larges franges de la population marocaine.

Cela, dans un contexte politique également incertain avec la maladie du roi Mohammed VI dont les apparitions publiques sont très rares depuis quelques mois.

Le FMI a déjà accordé depuis 2012 trois lignes de crédit au Maroc d’une valeur de 3 milliards de dollars chacune. Le recours à cette quatrième ligne de crédit confirme les difficultés actuelles de l’économie marocaine qui enregistre chaque année des déficits abyssaux de la balance commerciale et du budget.

Le déficit de la balance commerciale s’est établi en 2021 à 31 milliards de dollars. C’est principalement pour combler ces déficits que l’État marocain s’endette de plus en plus.

Si les prêts successifs soulagent le gouvernement marocain, les économistes s’inquiètent quant à leur coût et à leurs conséquences sociales.

Lors de l’annonce de l’examen de l’accord par le conseil d’administration du FMI en février dernier, l’économiste marocain Najib Akesbi s’est inquiété, dans des déclarations à l’AFP, de l’opacité qui entoure le crédit quant à son coût et aux conditions d’accès.

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