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Une réalisatrice française dénonce le détournement d’un financement algérien pour son film

Une réalisatrice française dénonce le détournement d’un financement algérien pour son film

Viviane Candas, réalisatrice, scénariste et écrivaine française monte au créneau. Cette fille du militant anticolonialiste et avocat du FLN durant la guerre de Libération Yves Mathieu, dénonce le blocage du tournage en Algérie « L’esclave devenu roi », film dont elle a signé le scénario avec Jean-Claude Carrière (décédé en 2021).

En cause : le « détournement » de la première tranche du financement de ce film, accordé en 2018 par le FDATIC, par le producteur de Djinn Production, Khalid Djilali.

Dans un entretien à TSA, la scénariste dénonce l’acharnement dont elle est victime de la part de ce producteur dont elle révèle le nom pour la première fois dans un média et qui, dit-elle, s’est « volatilisé dans la nature » avec l’argent devant servir au tournage de la première tranche du film soit 17,4 millions de dinars (100.000 euros).

Viviane Candas dénonce le détournement d’un financement algérien pour son film

Les faits remontent à 2018 comme le rapporte la réalisatrice. « En décembre 2018, le ministère de la Culture a accordé à ce projet une subvention de 60 millions de dinars algériens, l’équivalent de 410.000 euros. Le scénario a été adapté à ce projet mais de nombreux avatars ont repoussé le début du tournage (hirak,  pandémie du Covid…).  En mars 2019, Djinn production, représentée par Khalid Djilali, signe avec le CADC (le Centre algérien de développement du cinéma) un contrat de producteur délégué à parts majoritaires. En juin 2019, Djinn Production touche la première tranche correspondant à la somme de 17,4 millions de dinars soit 100 000 euros et disparaît dans la nature ».

La réalisatrice se dit victime du vol et du détournement de son projet. « Le producteur est en France. Il est injoignable. Sa boîte de production n’a plus d’adresse officielle. Tous les courriers envoyés en recommandé par les huissiers de justice reviennent à l’expéditeur.  Khalid Djilali bloque la situation parce qu’il refuse de se désister en faveur du nouveau producteur : Bachir Derrais », poursuit Viviane Candas.

Ce producteur  détient  toujours les droits de mon film  dont il s’est permis de changer le titre (Zumurrud) et de réalisateur, en 2021, afin d’obtenir la seconde tranche du financement du FDATIC (Fonds National pour le Développement de l’industrie cinématographique) », accuse encore la scénariste. 

Viviane Candas lance un appel pour le déblocage de cette situation. « Cela fait quatre ans que je me démène pour que le tournage de « L’esclave devenue roi » commence. Khalid Djilali a disparu dans la nature refusant de restituer l’argent de la première tranche accordé par le ministère de la culture. Une escroquerie qui entrave la réalisation de ce projet cinématographique ! ».

« L’esclave devenu roi » : le synopsis

Sur une place publique, des femmes et des enfants sont vendus comme esclaves. Une petite fille tente de s’échapper puis se tranche la gorge, tandis qu’une belle esclave noire, Zumurrud, repousse de riches clients pour s’offrir à un poète ruiné, Ali.

Il l’emmène dans la maison où son père agonisant l’avait conjuré de ne faire confiance à personne. Mais Ali aime Zumurrud et ils vivent heureux.

Jusqu’au jour où le marchand Rashid enlève la jeune femme et l’emmène dans son domaine où il l’enferme avec un cochon. Tandis qu’Ali, malgré l’aide d’une voisine, échoue à délivrer sa bien-aimée, le voleur Jawân l’emporte sur son cheval jusqu’au repaire gardé par sa mère.

S’échappant par ruse, Zumurrud s’enfonce dans une grotte de la montagne. Elle se retrouve ensuite dans le Sahara où elle découvre des traces de guerre puis se voit poursuivie par un drone.

Récupérant un fusil sur un chasseur mort, elle prend l’apparence d’un homme. Elle poursuit son chemin jusqu’à une palmeraie où elle est accueillie en successeur du roi mort sans héritier, car selon une coutume particulière, le premier étranger venu montera sur le trône.

Appelée à régner, Zumurrud rend des jugements équitables envers le peuple. Ses courtisans, dont le chambellan et le majordome, l’apprécient.

Seul le médecin se doute qu’elle est femme. Quelque temps plus tard, le tarissement de la fontaine de l’oasis est attribué au fait que le nouveau roi ne fréquente pas son harem.

Sommée de choisir une épouse, Zumurrud voit venir à son secours la belle Sharzâd qui lui révèle qu’elle est l’héroïne d’un de ses contes.

Zumurrud offrant un festin à son peuple, voit arriver l’un après l’autre Jawân puis Rashîd, lancés à sa poursuite. Elle les fait supplicier de façon spectaculaire, sa cruauté la dégradant.

Au soir, elle retrouve Ali qui a traversé mers et déserts pour la retrouver. Un miracle fait alors rejaillir l’eau de la fontaine. Zumurrud annonce ensuite à ses courtisans que le prix de ce miracle est le sacrifice de sa virilité. Ne voulant plus régner, elle part avec Ali vers le sud.

Qui est Viviane Candas ?

Née en 1954 à Paris, Viviane Candas est la fille d’Yves Mathieu, avocat du FLN. Elle a grandi à Alger, poursuivant ses études secondaires au Lycée Descartes.

Vivianes Candas a ensuite étudié les arts plastiques à Aix en Provence avant de faire des études de théâtre et de cinéma à Paris. En 2016, elle sort un documentaire sur son père « L’Algérie du possible » et signe en 2022, un documentaire intitulé ‘MarseilleS’. La réalisatrice a également publié deux romans.  

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