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Mohamed VI et des courtisans à couteaux tirés à cause des frères Azaitar

Mohamed VI et des courtisans à couteaux tirés à cause des frères Azaitar

Le roi du Maroc Mohamed VI défend jusqu’au bout ses amis, les frères Azaitar, dont l’influence grandissante est contestée par l’establishment marocain fait des hauts responsables de l’administration et des services de sécurité.

Dans un incroyable développement de l’affaire, les deux parties règlent désormais leurs comptes devant les tribunaux.

Les trois frères Abu Bakr, Omar et Othmane Azaitar, des champions germano-marocains d’arts martiaux, sont amis avec Mohamed VI depuis 2018, année de sa séparation avec sa femme Lalla Salma.

Arrivés au palais royal comme entraîneurs personnels du roi, ils ont fini par devenir ses favoris qui l’accompagnent partout, notamment dans ses longues et fréquentes vacances à l’étranger, en France, au Gabon ou aux Seychelles. Ils seraient en ce moment avec lui aux Emirats arabes unis où il a repris ses vacances après avoir été contraint de les interrompre par le séisme d’Al Haouz en septembre dernier.

Grâce aux largesses du roi, les trois frères ont acquis une richesse ostentatoire et surtout une influence qui a fini par faire grincer des dents au sein du palais royal et en dehors. De nombreuses enquêtes de la presse internationale (The Economist, L’Express, The Times…) ont fait état ces derniers mois de frictions au sommet de l’Etat marocain au sujet de la présence des Azaitar, des repris de justice en Allemagne, dans l’entourage du roi.

Dans l’establishment marocain, on s’inquiète surtout pour l’image de la monarchie qui risque d’être gravement altérée par la proximité de Mohamed VI avec des personnages au passé sulfureux. Les Azaitar sont vus comme un véritable « danger pour la couronne ».

Mohamed VI – establishment marocain : c’est l’escalade à propos des frères Azaitar

Les noms de Fouad Ali Al Hima, conseiller du roi, Abdellatif Hamouchi, directeur de la police et de la sécurité intérieure, et Yassine Mansouri, chef du renseignement extérieure, ont été cités parmi les hauts responsables mécontents de voir le roi s’afficher en pareille compagnie.

Bien que ces responsables soient tous des amis d’école de Mohamed VI, celui-ci ne semble pas prêt à lâcher ses nouveaux amis. Les deux parties, l’entourage du roi et l’establishment, sont même entrés en confrontation au sujet des frères Azaitar.

La preuve, estime le correspondant de The Times à Madrid, ce sont ces plaintes qui viennent d’être déposées par les trois frères pour diffamation contre Barlamane, un site d’information réputé proche de Fouad Ali Al Himma, un ami intime de Mohamed VI, et de Abdellatif Hamouchi, le puissant chef de la police et des services intérieurs marocains.

Ce journal et plusieurs autres proches des services de sécurité ont multiplié les révélations sur le présent et le passé des frères germano-marocains, accusés d’être des « escrocs notoires » aux « penchants immoraux »…

Barlamane a qualifié Omar Azaitar d‘« homme obsédé par le luxe et la violence » et de « gangster en quête de reconnaissance ». Il s’est aussi interrogé sur l’origine de sa fortune dont il a égrené une partie : montres qui coûtent des millions d’euros, mobilier d’art, tableaux, statues, gravures, chevaux de race…

Au Maroc où le roi est une ligne rouge pour les médias, les observateurs avaient vite déduit que le journal ne pouvait pas ainsi s’en prendre à l’entourage de Mohamed VI sans l’aval des hauts responsables des services de sécurité.

De même que, estime le politologue marocain Omar Brousky, cité par The Times, « ces plaintes n’auraient pas pu être déposées sans l’approbation du roi. Barlamane est très proche d’El Himma et de Hammouchi ». « Personne ne s’attendait à ça. Avant, ce n’était que dans les médias. Maintenant, c’est devant les tribunaux », ajoute le politologue qui connait bien les arcanes du pouvoir marocain.

Il s’agit bien d’une « escalade » qui a « surpris » et qui « préoccupe » Hammouchi, selon son entourage, toujours d’après le journal britannique.

On est devant un « jeu d’ombre tendu et à peine sous la surface » entre le monarque Mohamed VI et ses hauts fonctionnaires, estime pour sa part un observateur de la scène politique marocaine sous couvert d’anonymat.

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